Sur la route 66, Johnny, chevauchant sa Harley turquoise, sentit bondir le cœur de loup qui battait en lui depuis son enfance.
Revenu au temps où, vêtu d’un costume de Davy Crockett, il interprétait une ballade pour donner le temps aux danseurs de sa famille de se changer, il pensait à tous les Amérindiens qui avaient été massacrés pour assurer le bonheur des occidentaux.
La sagesse indienne coulait dans ses veines et il regrettait de ne pas avoir été initié à cette civilisation qualifiée de sauvage mais qui respectait les critères écologiques chers à notre époque.
L’homme blanc est-il insensé lorsqu’il abat les arbres, tue les bisons pour n’en prendre que la peau disaient-ils en substance.
Remuant toutes ces pensées, Johnny, bandana porté à la manière d’un couvre-chef indien, se promettait de ne plus apporter le soutien de sa voix aux tueurs de tribus qui s’accordaient toutes pour proclamer la prééminence d’une terre souveraine.
La chanson Geronimo s’échappa de ses lèvres, éparpillant dans le vent la grandeur des peuples disparus.
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