dimanche 4 juin 2023

Noces mémorables

Estimant qu’Orlando avait agi de manière impulsive voire pathologique, Lola ne voulut pas porter plainte contre lui : «  Il lui faut des soins » conclut-elle et chacun approuva son choix et sa générosité.

« Ceci ne se reproduira plus, ma colombe, dit amoureusement le prince Abdallah car si vous consentez à ma requête, je serai votre époux et veillerai sur vous nuit et jour. Il est temps de clore définitivement le chapitre des croisades et nous aurons des enfants qui rappelleront à tous que l’amour est universel et que le temps des guerres est révolu ».

Lola s’embrasa pour toute réponse et les amants du jour partirent dans le jardin où ils échangèrent de doux propos.

«  Ne croyez-vous pas que nous devrions suivre leur exemple dit Bertrand à Ophélie. Certes nous ne sommes plus de première jeunesse mais il est encore temps pour vous d’enfanter de jolis enfants, à votre image. Si nous tardons encore, nous n’aurons pas de descendance pour égayer nos vieux jours ».

Ophélie sourit avec tendresse à cette demande en mariage qu’elle espérait depuis longtemps sans oser se l’avouer.

Elle eut l’impression de rajeunir et fomenta mille et un projets d’avenir.

«  Les noces terminées, nous partirons pour Mayotte où le travail m’attend conclut Bertrand. Nous demanderons à Françoise de prendre soin des Bleuets où nous reviendrons savourer d’agréables journées de vacances. Vous vous plairez à Mayotte et je suis sûr que l’inspiration décuplera vos talents artistiques ».

De retour de leur balade amoureuse, les jeunes gens félicitèrent le couple : «  Cette union est si évidente qu’il est étrange d’avoir vécu une nouvelle enquête pour ouvrir vos yeux » conclut Lola et elle ajouta que les criminels n’avaient qu’à bien se tenir car des détectives en herbe verraient bientôt le jour.

Les jours suivants, des plans furent établis pour que des noces jumelles soient lancées.

Le domaine Rose d’Orient comprenait une abbaye gérée par des moines dominicains. Le père François accepta de bénir les deux unions.

La cérémonie fut sobre et chacun sentit passer des anges qui se confondirent dans le vitrail à la gloire de la Vierge Marie.

Le repas de noces ne déçut personne car un savant mélange de plats picards, orientaux et intra marins ravit les convives.

Tout le village de Maroilles était invité et les participants furent nombreux.

Orlando, honteux une fois de plus de sa conduite, n’osa pas venir mais il envoya une énorme gerbe de fleurs et des présents de prix.

Au coucher du soleil, Ophélie chanta l’une de ses compositions, accompagnée par Lola.

Le prince Abdallah joua du luth et interpréta un air conçu pour les fêtes de mariage.

«  On se croirait à la cour du Roi René » dit le père François qui gratifia la noce d’une envolée de cloches pour que les deux unions soient dans la main de Dieu.

Et c’est sur cette note d’espérance que s’acheva cette journée mémorable qui resterait ancrée dans le cœur des participants et des mariés sous la bannière sacrée de l’azur fleurdelisé.

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