samedi 3 juin 2023

Nouvelle enquête

 

La disparition de Lola fit grand bruit. Aux « Joyeux Drilles », l’estaminet de Maroilles, chacun y alla de son hypothèse.

Le retour de Bertrand Dutilleul fut apprécié car on se souvenait de son efficacité lors du décès d’Aurore et de Louis des Marches.

Françoise prépara un véritable repas de Ducasse pour la visite du général aux Bleuets : langues de Lucullus, plat-phare de Valenciennes, paupiettes de veau et sa jardinière de légumes, plateau de fromages où le Maroilles et le Vieux Lille étaient rois, babas au rhum, tartelettes à la cassonade, à la crème double et aux pruneaux furent savourés comme il se doit.

Ensuite on parla et Ophélie dit à Bertrand le peu qu’elle savait de l’affaire.

Le général promit de tout mettre en œuvre pour que Lola soit retrouvée le plus vite possible.

Il regagna son logement et se mit à enquêter le lendemain.

Il se rendit à Marchiennes où le dossier avait été ouvert. Il se présenta avec courtoisie car l’enquête ne lui appartenait pas. Ce qu’il apprit était essentiel : on n’avait relevé aucune trace singulière près de la tombe des parents de Lola. Dans le voisinage on n’avait entendu aucun bruit. Pas de traces de pneus à la sortie du cimetière, bref rien qui puisse conduire à une piste.

Bertrand accompagna Ophélie à la demeure de Lola, Rose d’Orient.

Ils furent reçus en amis par le personnel  dévasté à la suite de la disparition de la comtesse.

Les plus âgés se souvenaient avec émotion du drame qui avait frappé le comte et ils redoutaient de voir se reproduire un douloureux événement.

Certes la maléfique Agnès Blanchard purgeait sa peine en prison mais on la savait capable de fomenter un guet-apens. Elle fut mise sur écoute et on resserra les liens de son incarcération.  

Le musicien des rues avait disparu de la circulation mais on relança une recherche afin de boucler les pistes anciennes de manière définitive.

Le général demanda au majordome l’autorisation de voir la chambre de la jeune fille, ce qui lui fut accordé.

Il fut surpris par la sobriété de son ameublement. La poupée de porcelaine que sa mère lui destinait trônait en bonne place dans une vitrine.

Ce détail mis à part, la chambre de Lola était plus le refuge d’une intellectuelle que l’écrin d’une coquette.

Dans une pièce contiguë à la chambre, un secrétaire chargé de dossiers s’imposait au regard.

En feuilletant discrètement les classeurs, Bertrand constata que les recherches généalogiques concernant la famille de son père étaient souveraines.

Il admira l’arbre généalogique réalisé par la jeune fille et il photographia les données d’un carnet d’adresses qui avaient servi à étayer l’ossature des recherches.

C’est sans doute là qu’il faut chercher se dit-il.

Redescendu au salon, il se prêta volontiers au cérémonial du thé en compagnie d’Ophélie.

Ils promirent de revenir s’ils avaient du nouveau et ils quittèrent le manoir endeuillé pour rentrer aux Bleuets où Françoise avait préparé une chambre d’amis pour Bertrand.

Les jours suivants, les amis enquêteurs épluchèrent les adresses du carnet de Lola, persuadés que la clef du mystère s’y trouvait.

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