vendredi 12 août 2011

Fable des errants


La vie est un théâtre d’ombres où sommeillent les rêves jusqu’à ce qu’une porte ouvre sur le soleil levant.
Je connais un poète aux sandales d’argent. Arpentant les collines de son pays, il va, l’Évangile selon Saint Jean à la main et ses paroles abondent comme l’eau des rivières où songent les errants.
Il rencontre des femmes, de jeunes garçons, des vieillards, des hommes pleins de vitalité qui échafaudent des plans pour réussir leur vie, loin, bien loin de la misère ambiante qui les entoure à la façon des serpents.
Comme il aimerait voguer sur cette belle rivière, cueillir les nénuphars et admirer les poissons aux couleurs éclatantes ! Mais on lui a confié une tâche ici-bas : il doit regarder la pauvreté et la misère droit dans les yeux pour que se redressent les échines blessées. Alors il va, à la poursuite du soleil et la poudre ocre du chemin recouvre ses sandales.
Quand finira cette recherche éperdue ?
Une petite voix lui souffle qu’il en sera ainsi sa vie durant. Le regard illuminé par cette perspective, il sent gonfler dans sa poitrine le battement ardent de celui qui va à la conquête des mondes périssables sous la mouvance des étoiles.

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