samedi 6 août 2011

La chanson de Lilwen

La chanson de Lilwen

Les larmes de la nuit m’ont nimbée de lumière et je suis partie à la recherche des sources perdues. J’ai suivi le chemin des lucioles, marchant sur la mousse pour ne pas déranger le rossignol. Lorsque enfin je suis arrivée au bord de la rivière, j’ai écarté les roseaux et les jacinthes sauvages pour offrir à la terre le filet d’eau pure qu’elle attendait pour renaitre et voir refleurir les vergers.
Jadis la fée Viviane m’offrit tous ses secrets. J’ai traversé les âges avec la mission d’aider les hommes à préserver le don précieux qui leur a été fait à la mort des mammouths. Mais hélas ! toute la magie de ma marraine a été impuissante face à la cupidité croissante des ingrats qu’elle avait comblés.
J’ai encore en mémoire l’odeur des blés et de la vigne ; la laine des agneaux couvre mon corps d’une cape neigeuse, chaude comme les braises où brulent les marrons. Je veux que ce monde perdu renaisse de ses cendres et que l’on retrouve la douceur des soirs d’automne, les grappes de raisin, les couleurs enfiévrées des feuilles qui tourbillonnent en annonçant les soirs de fête où l’on vibrera au son de la cornemuse.
Moi, Lilwen, la belle, celle que tout le monde vénérait pour sa beauté, je suis prête à quitter ces rives mais auparavant, je me dois de former celle qui me succèdera pour veiller sur les terriens.
Ensuite je partirai dans la barque du Roi Arthur et je rejoindrai le bel aréopage au royaume d’Avallon.

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