dimanche 7 août 2011

Lecture exhaustive d’un manuscrit de Thierry Manirambona

« Je suis un nénuphar planté sur le hasard »

Ce vers miraculeux, j’aurais aimé l’écrire. Il ouvre un univers où l’eau, la terre et le ciel se confondent, témoin terrestre de l’ancrage des poètes debout face aux vents parfois mauvais qui cernent les hommes, si fragiles, avec leurs hésitations, leurs doutes et leur coupable faculté à devenir Caïn « comme un vagabond sans lendemain ».
Les événements qui ont déferlé sur le Rwanda, Thierry Manirambona les qualifie magnifiquement de « saison dont j’ignore le patois ».
Certes quand on pratique avec tant de maestria la langue des poètes, celle de Ronsard dont on oublie parfois qu’il a vécu dans une époque livrée aux guerres, quand on a le talent de Thierry Manirambona, qu’il est difficile d’évoquer en termes choisis mais si explicites un bouleversement qui restera dans l’histoire universelle !
Ensuite il faut renouer avec les fils du passé, être le tisserand comme il le dit si bien
« Si tu veux bien m’ouvrir ton cœur
Je vais chanter les chants d’avril
Tu sais que je suis trop habile
Que je suis tisserand de pleurs »
Comme elle doit être vide l’âme de ces guerriers bardés de décorations, revenus de l’enfer.
Souhaitons-leur, avec le poète de voir « la lueur d’une étoile du matin ».
De ce voyage où les absents sont constamment mentionnés pour qu’on n’oublie pas leur sacrifice, on revient enrichi, pensif et plus que jamais hostile à la guerre, quel qu’en soit le motif « Retrouvailles », dédié « à tous mes voisins qui ont souffert » est l’une de ces œuvres que l’on ne peut pas oublier.

1 commentaire: