samedi 6 août 2011

À vous de jouer !

À vous de jouer !

Ci-contre l’accroche d’un conte. Il vous appartiendra de me donner des pistes pour une éventuelle suite. Sinon, rassurez-vous, je lui offrirai une fin.

Il était une fois, dans une petite maison landaise protégée par des biches, une adolescente aux cheveux d’or vénitien prénommée Sylvie.
Elle ne connaissait pas ses origines, ses souvenirs les plus anciens se résumant à sa découverte émerveillée de ce monde fascinant livré aux oiseaux et à des animaux peu farouches.
Elle avait auprès d’elle pour la servir et l’aimer une vieille servante qui avait perdu la mémoire. Comment étaient-elles arrivées dans cet univers paisible ? Elles n’en avaient aucune idée.
Par contre, il s’avérait qu’elles avaient connu un environnement tout à fait différent puisqu’elles avaient en commun l’horreur du bruit et des conversations animées. Elles parlaient peu, favorisant les actes.
Marie la servante entretenait la maison avec amour, cuisinait avec ardeur tandis que Sylvie s’ingéniait à doter l’habitation rustique de bouquets champêtres. Elle aimait aussi dessiner et broder et ne manquait pas d’imagination, aimant à raconter par le biais de l’aiguille des histoires colorées où des reines vivaient dans la hantise de se voir détrôner par une jeune et belle dame d’atour. Comme les hommes sont inconstants ! soupirait-elle et aussitôt elle s’interrogeait sur l’origine de cette découverte. Elle n’avait aucun souvenir concernant un prince ou un serviteur. D’où lui venaient donc ces soupçons sur le côté volage de la gent masculine ? Qui étaient ses parents ? Elle ne pouvait pas répondre à cette dernière question, ce qui ne manquait pas de la troubler.
Cependant les tâches ne manquaient pas et elle n’avait guère le loisir de pousser plus avant ses velléités de retour aux sources de son enfance.
Un jour, elle ressentit une étrange impression : un cavalier s’approchait de leur domaine.
Marie, effrayée, se cacha dans le cellier, incitant la jeune fille à l’imiter.
Sylvie préféra affronter le danger car ces lacunes de vie lui pesaient et elle souhaitait en finir avec ces zones d’ombre qui l’empêchaient de se projeter dans le futur.
Le cavalier s’avéra être un jeune homme d’aspect agréable. Il portait de jolies bottes qui luisaient avec élégance, soulevant son feutre qui cachait une cascade de boucles blondes.
Sylvie eut un éblouissement et s’évanouit.
Lorsqu’elle reprit ses sens, elle était seule, allongée sur la courtepointe de son lit de chêne, apparemment intacte.
Un rubis avait été délicatement déposé sur l’oreiller en compagnie d’un parchemin.
Voici ce qu’elle lut « Dame Rosemonde, j’ai chevauché de par le monde et c’est une alouette qui m’a guidé jusqu’à vous. Je reviendrai auprès de vous car, sachez-le, vous êtes pour moi ce que j’ai de plus précieux sur cette terre. Votre Louis »
Profondément ébranlée par ce message, Sylvie se redressa sur son séant, rangea le parchemin et le rubis dans un coffret où elle remisait ses trésors et s’en fut à la recherche de Marie.
Elle la trouva recroquevillée et terrifiée.
Pour une fois, les rôles furent inversés. Sylvie fit flamber un grand feu de bois sec dans la cheminée, frictionna sa servante avec des huiles essentielles et prépara le repas, en l’occurrence une omelette parsemée de copeaux de truffe.
Les deux femmes mangèrent en silence.
Il parut déplacé à Sylvie de rendre compte à sa servante de ce que l’on pouvait appeler une aventure.
Elle préféra taire les éléments nouveaux qui lui avaient été offerts comme une belle énigme intéressante à résoudre. De plus, elle n’avait pas oublié le flamboiement de la chevelure de Louis.
Ainsi, elle était sa dame et se prénommait Rosemonde ! Fort heureusement, Marie était trop choquée pour remarquer la rêverie inhabituelle de sa maîtresse. Elle mangea peu et se retira promptement, laissant la jeune femme à ses pensées.

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