dimanche 7 août 2011

La princesse exilée

Bien loin, dans une île, une princesse méditait en écoutant le chant des coquillages. Elle était seule et se demandait pourquoi elle avait rompu avec son passé. Expulsant la symphonie monumentale de l’océan, des airs de java et de valse musette en provenance de la rue de son enfance recréaient un monde qu’elle croyait à jamais disparu où flottaient les parfums de pains d’épices et de chocolat Menier aux barres vigoureuses, dures pour les dents de lait. À l’époque, elle n’était pas seule, son amie Annie lui tenait lieu de sœur et d’unique confidente. À elles deux, si fragiles et tenaces, elles croyaient pouvoir dominer le monde. Elles sont allées un peu plus loin que le bout de la rue et de leur école pour accomplir leur destin. « Monte sur mon dos » lui dit le dauphin et comme Arion, tu seras sauvée de ta solitude. La princesse pleura et ses larmes se transformèrent en perles que je t’offre, chère Annie, en collier de fête.

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