samedi 6 août 2011

Tempête dans les Landes 2009

On nous avait prévenus : cela serait terrible ; Nous étions, je l’avoue, un peu sceptiques mais quand le vent a commencé à souffler, le doute éclata au rythme des branches qui se détachaient une à une du magnolia secoué par des rafales appliquées à détruire. Le palmier commença à danser la gigue à son tour mais ce qui nous échappa totalement, c’est le déracinement net du grand pin en bordure de champ. Il se coucha sur la toiture d’une dépendance, montrant au ciel avec impudeur des racines enrobées de boue.
Nous fîmes le tour de la maison, arcboutés contre le vent qui avait pourtant perdu de sa puissance. Je ne connaissais de la tempête que la délicieuse pièce de théâtre. Du vent dans les branches de sassafras. Vécue dans la réalité, elle est beaucoup moins sympathique. Je reverrai souvent l’immense magnolia ployer sous le vent comme un vulgaire bambou.
L’expression « Du calme après la tempête » trouva tout son sens lorsque le vent cessa. Il se fit un silence presque insoutenable.
Où donc étaient les fées qui accompagnaient si souvent ma plume ? Certes nous étions vivants et les dommages étaient limités mais ce rappel à l’ordre de Dame Nature, imprévisible et indomptée ramena notre existence à ce qu’elle semblait être, un atome sur la courbe du temps. Méditant en marchant ainsi sur ce qui ne pouvait plus s’appeler une pelouse puisque les branches cassées la jonchaient de toutes parts, j’aperçus enfin un signe de la présence féerique en cette terre gasconne qui vit passer le prince noir : les roses de Noël, soigneusement protégées par leur feuillage dense étaient intactes et jetaient une note d’espoir au cœur de la terre meurtrie.
Il ne me restait donc qu’à reprendre la plume en toute quiétude !

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