Bellissima
Bellissima, mon amour, ma beauté, mon églantine des bois, je
reste attaché à la liane de volubilis qui entoure notre couple, même si le
temps a opéré les ravages décrits par tous les poètes, incriminant parfois les
miroirs incapables de capter les soleils parsemant l’ivoire des visages.
Les sourires de roses s’impriment sur tes lèvres, donnant à
la moindre de tes paroles la tonalité musicale qui appelle une sonate des soirs
perdus.
Sur mon chevalet de peintre ou le parchemin des romans qui
courent sur les vagues, je capte ici ou là une larme de perle que j’étire pour
en faire un bijou d’éternité.
Les chênes de notre vie se sont courbés pour former le cœur de
la déesse Vénus qui nous renvoie aux jours disparus des courses dans les champs
ou les pèlerinages vers les étoiles.
Le berceau en olivier de nos fils, doté d’une voile
triangulaire devient une nef qu’Ulysse n’aurait pas désavouée lorsque la mer
lie de vin ballottait son corps de manière inexorable, cherchant à le meurtrir
et lui enlever sa force et sa beauté.
Retrouvant de l’énergie grâce à la déesse Athéna, il
pouvait, pauvre naufragé, apparaître dans sa nudité, masquée par du feuillage,
avec une allure royale et des propos animés par l’esprit qui lui valait le
surnom de l’homme aux mille ruses.
Tels Pénélope et Ulysse, nous dormirons, mon aimée, dans
notre lit nuptial, rêvant qu’il prenne un jour la mer pour atteindre son
nirvana.
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