mardi 23 juin 2020

Bellissima


Bellissima
Bellissima, mon amour, ma beauté, mon églantine des bois, je reste attaché à la liane de volubilis qui entoure notre couple, même si le temps a opéré les ravages décrits par tous les poètes, incriminant parfois les miroirs incapables de capter les soleils parsemant l’ivoire des visages.
Les sourires de roses s’impriment sur tes lèvres, donnant à la moindre de tes paroles la tonalité musicale qui appelle une sonate des soirs perdus.
Sur mon chevalet de peintre ou le parchemin des romans qui courent sur les vagues, je capte ici ou là une larme de perle que j’étire pour en faire un bijou d’éternité.
Les chênes de notre vie se sont courbés pour former le cœur de la déesse Vénus qui nous renvoie aux jours disparus des courses dans les champs ou les pèlerinages vers les étoiles.
Le berceau en olivier de nos fils, doté d’une voile triangulaire devient une nef qu’Ulysse n’aurait pas désavouée lorsque la mer lie de vin ballottait son corps de manière inexorable, cherchant à le meurtrir et lui enlever sa force et sa beauté.
Retrouvant de l’énergie grâce à la déesse Athéna, il pouvait, pauvre naufragé, apparaître dans sa nudité, masquée par du feuillage, avec une allure royale et des propos animés par l’esprit qui lui valait le surnom de l’homme aux mille ruses.
Tels Pénélope et Ulysse, nous dormirons, mon aimée, dans notre lit nuptial, rêvant qu’il prenne un jour la mer pour atteindre son nirvana.

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