jeudi 25 juin 2020

Les lutins de Brocéliande


Les lutins de Brocéliande
Dans la forêt légendaire de Brocéliande, des lutins se décidèrent à passer à l’action pour sauvegarder cet endroit mythique et le préserver d’une destruction inévitable.
Feux de forêt, souvent d’origine incendiaire, symbolisés par l’arbre d’or, chêne calciné recouvert de feuilles d’or par un artiste qui souhaitait pérenniser la forêt, petites parcelles entretenues avec plus ou moins de soin par des propriétaires peu enclins à considérer l’aura légendaire de leur bien, afflux de touristes parfois peu délicats, le paroxysme consistant en un bain pris en plein jour dans la fontaine de Barenton , haut lieu sacré qui vit la rencontre de la fée Viviane et de l’enchanteur Merlin, par une écervelée prête à braver les interdits tacites, à la mode celtique, tous ces événements fâcheux dévastateurs à de multiples degrés furent les détonateurs de cette réunion, un soir, au clair de lune, de toutes les personnalités féeriques encore présentes dans la forêt, à commencer par les lutins qui étaient les plus nombreux.
Céleste, la petite fée qui était reconnue pour être une parfaite organisatrice, avait préparé un banquet digne des réunions de solstice d’été, à l’abri d’une tente de style médiéval avec la modernité d’un laboratoire culinaire adjacent pour mettre en œuvre des mets et préparations du terroir.
Pas de vin mais du cidre ainsi que des jus de fruits aideraient les esprits à se délier.
«  J’espère qu’il y aura tout de même un peu d’hydromel en fin de banquet » dit un lutin qui était féru de cette boisson quasi divine.
Céleste accepta cette entorse à ses principes, d’autant plus volontiers qu’elle n’était pas insensible au charme de Séverin, le lutin amateur d’hydromel.
Elle prépara de la pâte à galettes et aux crêpes et fit graisser les galétières qui seraient actionnées en temps voulu pour que les galettes soient servies chaudes et moelleuses à souhait, garnies de fromage, d’œufs et d’andouille de Guémené ou de viande séchée.
Des fromages en provenance d’un monastère voisin assortis de confitures artisanales et de pâtes de fruits du verger formeraient l’essentiel du dessert, des plats sucrés sous forme de crèmes au caramel et de millefeuilles pâtissiers formant le ban.
Satisfaite par l’organisation de tous ces préparatifs, Céleste mit ensuite l’accent sur la décoration de la table.
Des ornements floraux formant l’essentiel esthétique, la vaisselle provenant de Quimper, parachevant l’harmonie celtique du lieu destiné en avant-première à la réflexion furent le point d’orgue de la beauté singulière de la terre de légende.
Or, lorsqu’ils virent la jolie table de fête qui leur était destinée, les lutins et personnalités féeriques de haut vol, suggérèrent qu’ils pourraient cumuler la réflexion et le déroulé du repas qui semblait être de bon augure.
Céleste céda à cet empressement, secrètement flattée par ce désir de savourer ses préparations.
Une brigade de petites fées et de lutins s’affaira pour que l’enchaînement du repas soit parfait.
Une consigne fut donnée notamment au sujet du cidre qui serait servi avec parcimonie pour que les penseurs et les débatteurs gardent toute leur lucidité.
Des amuse-bouche furent servis en toute hâte et on laissa les langues se délier.
Il fut décidé par l’assemblée que l’on mettrait les propriétaires face à leurs responsabilités en leur envoyant des rêves évoquant le triste état des parcelles avec les incendiaires en embuscade.
Des rondes seraient organisées dans la forêt pour sensibiliser les touristes à la beauté légendaire de Brocéliande et l’on choisit des conteurs de qualité pour éviter que les dérives du bain dans la fontaine ne se reproduisent plus.
Une tournée de cervoise Lancelot clôtura cette avancée dans le projet du sauvetage de la forêt et Céleste donna le signal du lancement de la cuisson des galettes pour que chaque convive soit servi avec célérité.
Un barde donna un concert à la fin du repas et l’on se sépara en félicitant Céleste et tous les participants au festin, cuisiniers et serveurs qui avaient donné de leur personne pour assurer l’excellence de la réunion festive.
Des pièces d’or circulèrent à la ronde et chaque lutin se jura d’observer une rigoureuse assistance pour que perdure la plus belle des forêts puisqu’elle abritait en plusieurs lieux, les souvenirs de la légende.
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