samedi 13 juin 2020

Diane aux mains d'argent

Dans un village, vivait une jeune fille prénommée Diane que tous nommèrent Diane aux mains d’argent tant elle était douée d’un sens artistique reposant sur la technique parfaite de la couture, de la broderie, du tricot et de la cuisine gastronomique.
Sa renommée allait en grandissant et bientôt on vit arriver de beaux attelages qui conduisaient les dames vivant dans des châteaux, en calèche ou en carrosse ou encore en chars à bancs, rustiques mais confortables pour les paysannes aisées.
Toutes ces dames qui constituaient une fidèle clientèle heurtaient la porte de la coquette maison où vivait la jeune artiste.
Elle était si extraordinaire que les jeunes gens du village n’osaient pas lui faire la cour.
Diane ne s’en souciait guère car elle avait tant de commandes qu’elle n’avait pas le temps de songer à l’amour.
Ce beau sentiment qui faisait battre le cœur des jeunes filles lui servait surtout de base pour son inspiration et les broderies qui naissaient de ses doigts représentaient de plus en plus précisément des scènes charmantes et romantiques : de beaux jeunes gens lançaient des regards langoureux à de jolies créatures en frou-frou, au regard angélique.
Or, un jour, ce fut un jeune homme qui semblait échappé de l’un de ces tableaux ornant des pièces de lin ajourées, qui se présenta à elle avec une commande qui sortait de l’ordinaire.
Elle devait réaliser tant de pièces qu’elle ne put s’empêcher de dire en souriant qu’elle aurait du travail pour le restant de ses jours.
J’y compte bien, lui répondit en badinant le jeune Dorian et il se présenta à la jolie brodeuse comme l’un de ses admirateurs éperdus. C’était en somme une demande en mariage déguisée sous la forme de cette extravagante commande.
Je viendrai tous les jours si vous m’y autorisez, douce Diane et je soutiendrai vos travaux d’aiguilles en vous chantant des romances qui, je l’espère, vous aideront à trouver l’inspiration en créant des motifs exceptionnels qui seront l’emblème de notre union si vous accédez à ma demande.
Diane sourit pour toute réponse et elle commença son extraordinaire commande avec une aiguillée de fil d’or qui courut sur son ouvrage comme une promesse d’amour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire