lundi 15 juin 2020

Les perles de l'amour


Les perles de l’amour
Des mots, des couleurs, des visages, des chansons sont devenus des perles que des doigts agiles ont placées sur un fil afin d’en parer la mère de famille méritante, la jeune fille qui rêve d’amour et la petite fille qui se veut princesse.
Les perles ont quitté les lagons et les mers et se sont adaptées à l’invitation de la beauté par le biais de la parure.
Certains rois et damoiseaux ont arboré une perle à l’oreille, la choisissant oblongue et nacrée à souhait.
Pour nous qui vivons dans une époque dite moderne, nous nous sommes habitués au collier de la reine d’Angleterre Elisabeth II qui est toujours ornée de cet accessoire élégant lorsqu’elle prononce des discours adaptés à la dureté des temps.
Ce collier nous transmet l’amour de la reine pour son peuple et l’espoir qu’elle place en se référant aux tourments passés, toujours surmontés.
L’amour irise les perles et leur donne un éclat qui transcende les sentiments et les passions qui subliment les cœurs.
Diane, Dora, Dominique, Séverine, Nour et Laetitia forment une ronde et après avoir dansé et goûté les plaisirs du verger, poires, mirabelles et cerises Napoléon, elles s’assoient dans le jardin sous la tonnelle, se lavant les mains à l’eau de rose pour mettre un peu de poésie dans les colliers de perles qu’elles fabriquent de manière artisanale et symétrique.
La fête de la perle clôt la fin des travaux et l’on invite les amis à venir admirer les parures dignes de Vermeer de Delft et de ses tableaux merveilleux qui offrent un supplément d’âme à la beauté naturelle de ces femmes qui s’admirent dans le reflet de la vitre ensoleillée qui donne sur le salon ou de la jeune fille au regard céleste et aux lèvres semi-ouvertes pour un baiser.
Les perles cascadent dans mes rêves et forment un pont qui enjambe la mer empruntée par Ulysse pour rejoindre Ithaque et sa fidèle Pénélope.
De l’autre côté du pont, m’attend mon amie Nadia.
Elle a revêtu ses habits de fête et m’accueille sous les youyous.
Et moi, qui ne possède que des livres et des parchemins fleurdelisés de poèmes où vagabondent les sources et les jeunes filles, je lui tends les mains et nous marchons dans les collines bleutées où se cachent des grottes habitées par les fées, parées de perles et de bijoux ciselés en argent.
Nous choisissons une grotte et là, assises sur un tapis persan, nous retrouvons les gestes perdus de l’amitié et le rayonnement des mots enserrés dans ces joyaux venus de la mer pour notre grand bonheur.

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