mercredi 3 juin 2020

La route du jasmin


La route du jasmin
S’enfonçant dans le maquis bleuté des collines lointaines, la route du jasmin, scandée par les youyous des femmes du cortège, tremble au son des tambours et finit par aboutir, en pleine lumière, à la tente mariale dressée pour les amants.
Les étoiles du jasmin jonchent le sol et embaument l’azur tandis que l’on s’affaire, de part et d’autre, aux préparatifs du festin.
Méchoui, tajines de poulet aux amandes, pastilla poudrée de sucre glace pour voiler le feuilletage où se cachent les pigeons caramélisés, pâtisseries où abondent le miel, les dattes et les fruits confits au sein de jolis moulages de pâte fine comme le voile de la mariée, tentent les gourmets qui s’abreuvent de moka, de thé et de boissons pétillantes aromatisées à la réglisse, la rose et l’hibiscus.
Les mariés goûtent aux plats par souci de bienséance car ils savent à quel point cuisiniers et cuisinières se sont impliqués dans ce repas dédié à l’amour puis ils s’éclipsent après avoir remercié tous leurs amis et se dirigent vers la bulle cristalline qu’on leur a préparée pour abriter les élans de leur passion.
Le lendemain, toute la noce reprend la route du jasmin et s’en retourne à la ville où les attend la trépidante vie des activités techniques inventées par les hommes, désireux de voir progresser l’humanité.
Alanguis et heureux, les mariés s’endorment en se promettant de reprendre bientôt en guise de pèlerinage, la route du jasmin.

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