L'ange des mers

L’ange des mers

Il a déployé ses grandes ailes blanches, l’ange des mers et il a offert une voile salutaire à la nef de fortune qui emmène les désespérés de la terre qui fuient la famine ou la guerre pour rejoindre des terres que l’on dit amicales mais qui ne le sont pas tant elles sont guidées par les puissances de l’argent.

La voile s’enfle du désir fou qui étreint le cœur des désespérés et les emmène vers une terre inconnue, incognita comme on le disait au Moyen-Age et cette terre, un nouveau continent que l’on ne voit pas sur les cartes, est accueillante et généreuse.

De jolis villages pimpants attendent les naufragés de l’âme et chacun trouve la maison de ses rêves.

On y parle toutes les langues, les religions sont respectées et les familles se partagent les secrets culinaires qu’ils ont emportés en cultivant des jardins potagers, des roseraies et des parcs comprenant des vergers, des arbres d’ornement et de belles allées bordées d’œillets et de pivoines.

Zohra la belle qui avait quitté son village natal pour échapper à un riche mariage arrangé trouve enfin le bonheur de respirer un air pur et salutaire.

Elle se fait bientôt connaître, outre sa beauté, par son talent culinaire.

Elle se lie d’amitié avec Aurore, brodeuse hors pair et toutes deux se lancent dans le commerce.

Avec l’argent qu’elles ne manqueront pas de gagner, elles ont l’intention de créer une fondation pour recueillir les jeunes filles, femmes, enfants et jeunes gens désespérés qui doivent quitter le nid familial pour échapper à un destin qu’ils rejettent.

Rassuré par cette belle envolée d’espoir, l’ange des mers replie ses ailes et rejoint son paradis, fier d’avoir contribué au sauvetage de belles âmes qui auraient sombré en mer, sans son aide !