mercredi 30 avril 2025

La princesse Perle

 

 

 


Enfermée dans une haute tour gardée par des griffons, la princesse Perle était loin de se douter qu’un prince nommé Haruto était en route pour la délivrer.

Alors qu’elle jouait dans le jardin de ses parents, échangeant des propos enjoués avec les carpes koï du bassin d’ornement, elle s’était sentie soulevée et emportée dans les airs. Un griffon au corps et aux ailes d’aigle greffé sur l’abdomen d’un lion, muni d’oreilles de cheval l’avait emmenée à grande vitesse et déposée au pied d’une tour.

Un lutin escorté par une garde d’elfes possédant une épée l’avait conduite dans une vaste pièce aménagée au dernier étage de la tour.

Confort et luxe étaient de mise pour rendre sa captivité supportable.

Une pièce d’agrément jouxtait la salle réservée au quotidien, comprenant un piano, un secrétaire avec écritoire luxueux, des livres assortis de parchemins en papier de riz.

Une petite salle réservée à la peinture était dotée d’un chevalet, de toiles, de pinceaux,  de poudres et produits colorants destinés à la composition de couleurs. Une fontaine d’intérieur joliment décorée était une offrande et une invitation à la clarté. Une malle contenait des chiffons de lin et de soie pour que les pinceaux soient toujours nets. Une blouse de peintre était accrochée à une patère.

La chambre attenant à une salle de bains équipée magnifiquement invitait à un sommeil sans nuage avec une alcôve sophistiquée.

Une armoire contenait des tenues de rêve et des vêtements ordinaires et confortables pour la vie quotidienne.

Sans se poser de questions, Perle, fatiguée par un voyage énigmatique, accepta l’aide d’une dame de compagnie pour prendre un bain et se mettre au lit.

Naomi, sa dame de compagnie, l’éventa délicatement et lui chanta une mélopée où il était question d’une princesse attendant son prince au pied d’un cerisier en fleur.

Perle s’endormit, un demi-sourire aux lèvres.

mardi 29 avril 2025

Promesse princière

 

 

 


En se promenant dans les jardins de son palais, le prince Haruto crut être victime d’une hallucination : de petites voix cristallines et inquiètes murmuraient «  Qui va sauver la princesse Perle » ?

Il avait beau regarder partout, il ne voyait aucun être humain pour s’exprimer de la sorte. C’est en s’asseyant sur le rebord d’un bassin où s’ébattaient des carpes Koï aux couleurs vives qu’il découvrit l’origine des propos entendus : faisant mentir l’adage « muet comme une carpe », ces poissons d’ornement parlaient à bâtons rompus sans se soucier de leur avenir ; apparemment leur but était d’alerter le prince et l’inciter à s’enquérir du devenir de la princesse Perle, inconnue au palais jusqu’à présent.

Pensif, le prince revint au palais et sans parler de l’étrange conversation captée dans ses jardins, il entreprit des recherches en interrogeant son entourage.

Un serviteur à l’âge avancé se souvint qu’une personne portant ce nom avait disparu, laissant ses parents dans le désarroi. Il avait cru qu’il s’agissait d’une légende, ce titre de princesse portant à confusion.

Le prince Haruto remercia Kenshi le serviteur zélé à la longue mémoire et le pria de l’accompagner chez les supposés parents.

«  Foi de Haruto, si cette princesse Perle existe et si elle a été enlevée, je me dois de la délivrer » promit-il avec emphase et il alla droit au bassin où les carpes avaient révélé leur inquiétude :

«  J’ai entendu votre message et je prête serment devant vous : je ne trouverai le repos qu’après la délivrance de la princesse Perle » !

Les carpes exécutèrent des cabrioles pour manifester leur satisfaction.

Avec une escorte composée de guerriers et de serviteurs aguerris en domaines divers, dessin , peinture, cuisine, chasse et cueillette de produits terrestres, le prince Haruto, précédé de son porte-oriflamme Akiro chevaucha allègrement, Kenshi le suivant à distance respectueuse pour poursuivre un rêve .

lundi 28 avril 2025

Highlander de charme

 

 

 


Tel Duncan Macleod dont le sabre serait pétri d’amour pour insuffler à ses fans le désir de vivre, Johnny empoignait le micro, exécutant une danse folle pour finalement toucher le chêne de la scène de son front.

Sous les vivats de la foule, protégé par une courte nuit pour lui rendre le souffle à l’abri d’un rideau, Johnny renaissait, Highlander de charme, murmurant des mots passionnés :

«  On a tous quelque chose en nous de Tennessee

Cette force qui nous pousse vers l’infini

Y a peu d’amour avec tellement d’envie

Si peu d’amour avec tellement de bruit

Quelque chose en nous de Tennessee ».

Quelque chose de Tennessee vivait en Johnny, lui donnant la force de se surpasser et d’aller plus loin que la nuit pour s’emparer de nouvelles étoiles, plus belles et plus enchanteresses que celles des conquérants du Nouveau Monde.

Highlander d’amour, Johnny vit en nous, enracinant la fièvre du rêve dans notre cœur meurtri.