Dans le film Les enfants du Paradis, il y a une scène culte : avec un ticket payant, les badauds du Boulevard du Crime pouvaient contempler la sublime Garance, semi nue, émergeant d’un puits, un miroir à la main.
Arletty, la comédienne qui incarnait l’héroïne du film connut un succès fulgurant et suscita bien des émotions.
Clément, les yeux mi-clos, se remémora la scène, rêvant que son idéal, la merveilleuse Fleur de Lune aux longs cheveux de soie sortait du puits en lui tendant les bras.
Ce moment paradisiaque finit par s’estomper et Clément se plongea dans l’étude du Puits d’Amour, recette sélectionnée par ses soins dans le recueil de recettes d’antan offert par Victor.
Il étudia l’historique de la pâtisserie sur le net : création du cuisinier français Vincent La Chapelle pour Madame de Pompadour alors qu’il était à son service, ce plaisir gourmand pouvait être servi sous la forme d’un vol-au-vent pour plusieurs personnes ou d’une croustade individuelle et contenait dans la timbale de la pâte de la gelée de groseilles ou de la marmelade d’abricots.
De nos jours, le puits d’amour était présenté sous forme de gâteau rond en pâte feuilletée ou en pâte à choux saupoudrée de sucre glace et dont le centre évidé, le puits, était fourré de crème pâtissière caramélisée ou de confiture.
Remerciant Wikipedia pour l’historique et le descriptif de la pâtisserie créée pour une favorite royale, Clément étudia la recette privilégiée par la grand-mère de Victor.
Grand-Mère Julie avait opté pour une pâte à choux et une réalisation individuelle. Originaire des Deux Sèvres, elle proposait une crème pâtissière à l’angélique, la plante mythique de la Venise Verte.
Clément trouva la proposition séduisante. Il se rendit dans une épicerie fine et acheta de l’angélique sous toutes ses formes, de la gelée de groseilles et de la marmelade d’abricots.
Rêvant à sa Pompadour, il se mit au travail dans sa cuisine et réalisa plusieurs gâteaux.
Après dégustation, il donna la palme à la recette de Grand-Mère Julie.
Il réalisa un plateau de puits d’amour façon Venise Verte puis confectionna un vol-au-vent à la gelée de groseilles. Il prit des clichés, disposa des gâteaux dans une assiette destinée à la dégustation et emballa l’ensemble des gourmandises destinées à la vente dans des boites qu’il avait achetées dans un magasin où des articles décoratifs étaient à la disposition des clients.
Le résultat ne se fit pas attendre : Marjolaine, Valentin et Flora répondirent à l’appel.
Les heures de réception fixées, Clément reprit ses travaux d’écriture, rêvant que sa Fleur de Lune aux longs cheveux de soie revêtait une robe de la Marquise de Pompadour.
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