Sous les ordres de l’officier de quart, le timonier manœuvra le gouvernail pour mettre le cap sur l’île du prince Nadir.
La navigation se déroula sans incident et lorsque l’île fut en vue chacun s’extasia sur sa beauté : les flamboyants étaient en fleur et leur rougeoiement embrasait la terre, offrant à son prince et ses amis une réception digne de leur exploit, la mise à mort des dragons nuisibles.
On aborda et l’on marcha jusqu’au palais de Nadir dans la pourpre majestueuse d’un sentier de sable fin.
Une fois arrivé dans la demeure princière, on s’organisa avec le personnel de maison pour que chacun puisse avoir une chambre idéale pour le repos. Des plateaux repas furent servis et chacun put ensuite se mettre au lit.
De son côté, le prince Nadir, encore sous le choc de sa captivité, ne put trouver le sommeil. Passant un kimono léger, il se rendit dans son atelier de peinture et se délivra de ses angoisses face à une toile blanche et des cahiers d’esquisses.
Il peignit d’abord les Flamboyants tels qu’ils lui étaient apparus à son retour. Il avait l’intention d’immortaliser la reine – dragon Althéa mais il pensa que la couleur pourpre de ses écailles se confondrait avec le fond du tableau.
Il prit un pot de peinture blanche, peignit des grues éclatantes de lumière et se mit en devoir d’esquisser la silhouette d’une princesse admirant leur vol gracieux.
Au fil du pinceau, il mit tout son art pour faire vivre la princesse qui l’avait délivré, la belle Alya à la cuirasse turquoise.
Il parsema le tableau de points d’or pour créer de la lumière à la mode byzantine.
Satisfait de l’évolution de sa création, il se coucha enfin et s’endormit en rêvant à la belle Alya Butterfly dont il était épris à son insu.
Après une bonne nuit, Alya se leva, fit une toilette soignée, revêtit un kimono de promenade et mangea un petit déjeuner complet, œufs au plat, jus d’oranges, bol de lait chaud à la cannelle et tranches de pain grillées à la confiture de groseilles.
Escortée de son fidèle Stanislas, son garde du corps et son meilleur guerrier, d’ Amélia, sa dame de compagnie chargée de son éventail et d’un panier destiné à la récolte du jour, la princesse se dirigea vers la grève.
Ils firent maintes trouvailles, des fruits de mer, huitres, crevettes et crabes majestueux, des fleurs de sable et des roses en cristaux de gypse.
Se délectant à l’avance des belles compositions qu’elle pourrait réaliser pour remercier le prince de son hospitalité ainsi qu’un appoint pour les cuisines, Alya s’assit à l’ombre d’un pin sylvestre et contempla la mer où s’ébattaient des dauphins.
Une sirène chargea l’un de ces acrobates aquatiques d’apporter à la princesse une boite en coquillages nacrés où reposait un sautoir en perles. Le dauphin déposa le présent sur la plage en un saut périlleux puis il reprit la route du grand large en poussant de petits cris triomphants.
Stanislas apporta le joli boitier à la princesse qui se para du collier avec bonheur.
Amélia avait pensé à emporter quelques gâteaux et de la liqueur à l’eau de rose. On s’en régala puis on rêva du retour au pays après une halte courtoise dans l’île aux flamboyants du prince Nadir qui occupait les pensées de la princesse sans qu’elle y prît garde.
Puis ce moment de grâce terminé, on reprit la route vers le palais où le prince Nadir attendait fiévreusement sa dame d’amour.
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