jeudi 24 avril 2025

L'oiseau des Nuits de Chine

 

 


Heureuse de découvrir les cadeaux de Louis de Flandre restitués par les guerriers d’ Éric le Rouge, vaisselle d’or, bijoux et brocart, la reine de la Rose Bleue remercia vivement le prince et ajouta une parure de roses turquoise pour le panier de la future mariée.

Nantis de victuailles pour le retour, les guerriers se mirent en route. L’oiseleur de la reine et le bijoutier capable de réaliser des créations à base de roses bleues et de pierreries étaient dans leur rang.

Promettant de se revoir très rapidement, les souverains se séparèrent dans un climat amical et chaleureux.

L’oiseleur prit du champ pour enchanter l’oiseau rare de son pipeau.

Il revint bientôt, arborant fièrement l’oiseau des contes de fées : une cage d’or le mettait à l’abri des oiseaux de proie et autres nuisibles. L’oiseleur reprit place dans les rangs, juste derrière le seigneur pour marquer sa condition honorifique.

La route se déroula sans incident, les haltes se multipliant pour permettre à l’oiseau de goûter des moments de liberté sous la surveillance de l’oiseleur.

Lorsque le château fut en vue, l’oiseleur ouvrit la cage et rendit sa liberté à l’oiseau des Nuits de Chine. L’oiseau se réfugia dans le jardin d’amour destiné à la future épouse de Louis de Flandre.

Peu de temps après, la rose d’argent s’échappa de son coffret et se présenta au prince sous sa forme définitive de dame d’amour.

«  Vous cherchiez une dame de cœur, me voici, cher prince. Un enchantement m’avait condamnée à vivre sous la forme d’une fleur jusqu’à ce qu’un prince réunisse trois valeurs suprêmes, des boutons de roses bleues, un oiseau des Nuits de Chine et moi-même sous la forme d’une rose d’argent. Ignorant l’histoire de ma métamorphose, la reine de la Rose Bleue vous a offert ce qu’elle avait de plus précieux en remerciement de la délivrance du tyran Éric le Rouge. Ces trois conditions réunies m’ont permis de retrouver ma forme première qui, je l’espère, vous séduira ».

Alba, la reine d’argent était si belle que la petite troupe guerrière crut voir une apparition lumineuse. Sa robe couleur du jour, blanc nacré zébrée d’éclairs bleus était une pure merveille. Elle portait de petites bottines à lacets ; un joli diadème maintenait les vagues de sa chevelure en ondes claires. Le prince lui baisa la main et après avoir invité ses guerriers, l’oiseleur et le bijoutier à prendre du repos, il emmena la belle Alba dans le jardin d’amour où l’oiseau des Nuits de Chine fit entendre son chant paradisiaque.

Les amants apprirent à se connaître dans le Riad aménagé selon la tradition orientale avec un espace clos pour l’intimité et un jardin ouvert où chantait une fontaine près des orangers, des citronniers et des buissons de jasmin.

Pendant ce temps, les guerriers participèrent à un festin bien mérité. L’oiseleur mangea peu, fidèle à ses habitudes car son art exigeait la sobriété. Il fut le premier à se retirer dans ses appartements pour recouvrer des forces.

La cervoise, l’hydromel et les sirops d’orgeat, de myrtilles et de roses circulèrent à la ronde. Le ménestrel du château chanta les exploits du prince Louis de Flandre et la beauté de sa bien-aimée, Alba, née d’une rose d’argent.

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