Dans son jardin d’amour d’inspiration médiévale et orientale, la belle Ambre rêvait. Heureuse de se trouver près d’une fontaine aux murmures chantants et d’une volière où s’ébattaient des paons faisant la roue, elle respirait le parfum des roses, du jasmin et des lys aux senteurs capiteuses.
Elle ne fut pas surprise de voir venir à elle, luth à la main, un troubadour vêtu de velours pourpre ; il chanta un hymne à sa beauté :
« Belle d’amour, irradiant les divines flammes de la passion, je te demande humblement l’autorisation de déposer un baiser sur ta jolie main gantée de dentelle. Que tous les parfums d’orient subliment ta personne et que l’esprit des poètes anciens renouvelle ta pensée pour qu’il n’y ait ni fracture ni distance entre la splendeur de ton enveloppe charnelle et celle de ton âme » !
Les accents de la lyre moururent et le troubadour disparut dans un nuage mauve, couleur symbolique de la richesse et de la spiritualité.
Belle d’amour resta en son jardin et elle se mit à chanter, s’adressant à la nature et à la représentation hédoniste du bonheur.
« Beau prince, où que tu sois, viens à moi car je me meurs d’amour. Tous les signes sont réunis pour que tu trouves, en ce jardin, l’extase et le désir d’embrasser la beauté comme le chantait le poète Arthur Rimbaud :
« J’ai embrassé l’aube d’été
…
En haut de la route, près d’un bois de lauriers
Je l’ai entourée avec ses voiles amassés et j’ai senti un peu
Son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois
Au réveil il était midi ».
Le souvenir du poète aux semelles de vent favorisa la venue d’un prince qui entoura Ambre, Belle d’amour, d’un nuage ardent aux couleurs pourpres.
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