La vie s’écoulait paisiblement dans l’île du prince au cœur d’améthyste. On attendait passionnément le nouveau plat créé par Gwendoline ; lorsque les instants de loisir le lui permettaient , la jeune fille dessinait un bijou mettant en valeur les coquillages trouvés sur la plage.
Nettoyés, vernis, peints, ils devenaient des colliers, des bracelets, des bagues que toutes les élégantes du royaume se disputaient.
Valentin aimait regarder Gwendoline en pleine création et il participait aux travaux pour alléger la charge de travail de l’artiste.
Un jour, les voiles d’un drakkar noir furent aperçues par les pêcheurs qui donnèrent l’alerte.
Le prince donna des ordres aux compagnons d’armes de son connétable Bertrand de Blois pour qu’aucun viking ne mette le pied sur son rivage.
Lorsque le navire fut proche, le chef Ragenar le Terrible adressa un message net au prince :
« Je suis Ragenar : la terre tremble sous mes pieds et chacun se plie à ma volonté. Je veux Gwendoline. Elle sera ma femme et me donnera de beaux enfants. Il me la faut car son art d’accommoder les coquillages court sur les mers. Envoie-la moi, prince ou il t’en cuira ».
Des guerriers vikings plongèrent en tenant leur bouclier à bout de bras pour permettre à leur chef de marcher jusqu’au rivage.
Campé sur ses jambes musclées, Ragenar apparut, redoutable et massif. Il renouvela sa demande de façon menaçante :
« Viens ici Gwendoline et prosterne-toi devant ton époux ou il en cuira au prince » !
Gwendoline frissonna de peur et elle mit timidement sa main dans celle de Valentin qui lui rendit sa tendre pression.
« Gwendoline m’a choisi, Ragenar et tu n’y peux rien » !
Pour toute réponse, Ragenar se rua sur le prince et tenta de planter sa hache de combat dans le cœur de celui qui lui résistait.
L’améthyste du prince rayonna et envoya des lueurs dans les yeux du viking qui vit tout à coup un voile noir lui brouiller la vue.
Aveuglé et désemparé, Ragenar ne put éviter un coup de sabre adroitement asséné par le prince pour lui ôter le désir de s’emparer des personnes comme objets de plaisir.
Fou de rage, Ragenar assaillit le prince de sa dague empoisonnée. Grâce à sa souplesse, Valentin évita la mort. Il réclama l’aide de son connétable et à eux deux, ils repoussèrent les assauts furieux du barbare.
« Rentre chez toi, Ragenar et si tu veux te battre, cherche une île à ta mesure. J’en connais une où fleurissent les sortilèges, elle est à toi » !
Le drakkar noir s’éloigna et ne fut bientôt qu’un point à l’horizon.
Gwendoline se jeta dans les bras de son prince d’amour et ils échangèrent un long baiser de fiançailles.
Le prince avait enfin trouvé sa Dame d’Amour et chacun se prépara à connaître des jours heureux.
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