Inspiré par la beauté de son modèle, la sublime Coralie délicatement posée parmi les roses, Gabriel peignait avec passion.
Lorsque le tableau fut achevé, il eut la nette impression d’avoir réussi sa plus belle toile, un pendant au Portrait de Dorian Gray dont la lecture l’avait fortement impressionné.
« Ne soyez pas une dévoreuse d’âmes, ma chère dit-il en souriant à la jeune fille. Oscar Wilde nous a offert une fantastique histoire avec Le Portrait de Dorian Gray, un dandy inoffensif devenu démoniaque à la suite d’un défi : le portrait portait les stigmates de ses turpitudes tandis qu’il restait éternellement jeune et beau » !
Gabriel ajouta qu’il lui faisait don de ce portrait et il proposa à son modèle d’un jour de la raccompagner chez elle pour installer le tableau dans un endroit susceptible de capter la lumière.
Coralie se montra enchantée par la proposition et ils quittèrent la colline de roses ; après une heure de marche ils parvinrent à la maison de Coralie.
C’était une charmante demeure en briques rose -fuchsia avec un jardinet de fleurs.
Gabriel installa le tableau dans la pièce principale. Il accrochait la lumière, soulignant la beauté inouïe de la jeune fille représentée.
Coralie s’affaira aux fourneaux dans la cuisine et prépara un en-cas pour deux. Une belle assiette d’avocats et de légumes frais ciselés, de fromage coupé en dés et de feuilles de laitue sortit de ses mains expertes.
Le pain frais du jour, de la brioche et des petits sablés à la confiture complétèrent ce repas du soir.
Coralie proposa au jeune homme de lui préparer la chambre d’ami, ce qu’il accepta volontiers. Il aimait cette demeure, il s’intéressait à la jeune fille qui le fascinait et il voulait voir ce que le tableau lui révèlerait à la lumière du jour.
Pénétré par la beauté du portrait qu’il avait créé, il s’endormit en rêvant que la jeune fille du tableau se précipitait dans ses bras pour le remercier avec la tendresse de ses baisers.
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