Sur le boulevard du rêve les élégantes marchent à petits pas. Elles aiment les soleils couchants car dans la pourpre du soir les couleurs vives de leurs robes et de leurs chapeaux irradient leur charme.
Parfois une calèche s’arrête à leur hauteur et un homme bien mis, gardénia à la boutonnière, convie l’une d’elles à le rejoindre mais Marjorie, Elodie et Roxane préfèrent marteler le sol de leurs bottines à lacets.
Elles s’arrêtent à la terrasse du Flore, commandent un chocolat chaud et des puits d’amour puis elles poursuivent leur rêverie en notant les impressions ressenties lors de leur promenade nocturne.
Un marchant ambulant leur propose des fleurs et des nougats.
Marjorie se lance dans une improvisation théâtrale et son charme opère sur les passants qui l’applaudissent chaleureusement.
« Quel bonheur de vivre dans une ville où les prédateurs se terrent, conscients de leur vilénie » dit Roxane et elle se lève à son tour pour incarner l’héroïne d’Edmond Rostand.
« Je propose que nous prenions le train de nuit pour nous rendre à Cambo-les-bains afin de visiter la Villa Arnaga et flâner dans ses jardins ; nous aurons peut-être la chance d’y croiser l’ombre de Cyrano de Bergerac ».
Cette phase conclusive du rêve décida les élégantes à rentrer chez elles afin de préparer leur déplacement dans le haut-lieu du rêve, le havre de paix de l’écrivain qui donna à la beauté le summum de l’élégance et de l’esprit.
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