Étire ta pâte, ma fille, jusqu'à ce
qu'elle devienne aussi fine qu'un voile de mariée.
Un jour, tu recevras le bouquet qui te signale un
bonheur proche du paradis.
Pour l'instant, tu dois te courber, plier, replier la
pâte et l'épingler ensuite sur un drap de
coton pur.
Lorsqu'elle sera translucide, tu prendras un
pinceau pour l'enduire de beurre, de miel et de fleur d'oranger. Cette première
couche achevée, tu poursuivras ces gestes ancestraux, plier, replier,
aromatiser, former des couches parfumées qui donneront au mariage la touche
finale qui conduit au lit en bois d'olivier.
Mais ce n'est pas ton tour, ma belle, l'une de tes
sœurs se marie et il faut dignement recevoir les invités qui vont défiler, un à
un pour jauger la mariée.
Sera-t-elle une épouse fidèle, une bonne ménagère,
une bonne cuisinière, la mère qui portera de beaux enfants robustes, dignes de
"la chanson des blés d'or" ?
Le vent emporta ces paroles et je les recueillis comme autant de souvenirs.
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