mercredi 23 juillet 2025

Messagers de l'âme

 




Féodora eut la surprise de voir son ravisseur, Drogon, se présenter à elle, un coffret de rubis à la main. Il essaya d’adoucir sa voix, prétendit que ces rubis étaient peu de chose en regard de la magnificence de son invitée. Féodora nota avec plaisir le terme d’invitée présageant un possible retour dans son île puis elle écouta attentivement la proposition du dragon :

«  Il me sera facile d’utiliser ma force corporelle pour réaliser les gros travaux. Je vous laisserai composer la peinture murale qui servira de fond. J’aurai tôt fait de l’appliquer. Lorsqu’elle sera sèche, vous pourrez donner libre cours à vos aspirations artistiques et peindre les pavots qui vous tiennent à cœur ».

Féodora se félicita d’avoir obtenu cette aide précieuse et se laissa guider vers sa nouvelle chambre par Drogon au comble de la félicité.

Tandis que Drogon peignait un fond azuréen sur les murs de la chambre, Féodora dessinait des fresques de pavots sur son cahier d’esquisses et lorsque l’ensemble fut sec, elle se mit au travail.

Ses fresques étaient d’une grande beauté. Elle se représenta cueillant des fleurs avec ses dames de compagnie et pour récompenser l’active participation de son hôte particulier, elle le peignit sous un jour avenant, les écailles fleuries.

Très ému, Drogon versa quelques larmes qui devinrent des rubis.

De plus, un fracas retentit, des crevasses apparurent et dans un tremblement de terre  gigantesque, l’île de Féodora et celle de Drogon ne firent plus qu’une terre.

Lorsque Féodora reprit ses esprits, elle se trouva face à face avec un jeune prince séduisant :

«  Ma douce amie, grâce à vous, j’ai pu quitter l’enveloppe de tarasque dont une sorcière m’avait affublée, sous prétexte qu’elle n’avait pas été reçue à ma naissance avec suffisamment d’égards. Je suis le prince Myalan, pour vous servir. L’enchantement devait prendre fin le jour où une dame de haut rang me témoignerait un peu d’amour. C’est ce que vous avez fait en me peignant avec des écailles fleuries, preuve de votre considération ».

Le couple royal se rendit sur les terres renouvelées. Plus la moindre trace de dragons. Par contre, les serviteurs de la reine étaient présents et marchaient en compagnie du personnel princier.

De jolis rochers de granit alternaient avec des terres fleuries de pavots. Des paons se promenaient et rivalisaient d’élégance avec les marquis en tenue de fête.

Le prince et la reine s’isolèrent dans le pavillon du jardin d’amour et se dirent mille mots passionnés.

Un rideau de rubis ferma la porte du pavillon  rappelant par sa présence l’origine de la rencontre de deux âmes destinées l’une à l’autre.

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