Branle-bas à la maison des contes

 

En sortant de la douche, Elsa trouva sa jolie robe de mariée lacérée et elle sentit une odeur fauve qui lui rappela la dramatique période de sa séquestration auprès du terrible Orson.

Elle appela au secours.

Les services spéciaux de la gendarmerie dépêchèrent des agents qui vinrent relever des empreintes et l’on s’aperçut alors que des personnes fichées avaient laissé des traces de leur passage mais l’on constata également, avec surprise, que Dahlia avait revêtu la robe fabuleuse d’un jour.

Des enquêteurs se rendirent au domicile de ses parents mais pour y apprendre que la jeune fille était partie demander des nouvelles d’Elsa et qu’elle n’était pas revenue. Sans inquiétude particulière, sa famille avait alors pensé que les deux femmes s’étaient livrées au jeu des confidences propres à leur personnalité.

Max était déjà sur le sentier de la guerre mais un appel provenant d’une auberge renommée dans la région, Les Trois Cygnes, rassura tout le monde quant au devenir de la jeune fille.

Un certain Dorian Lacour, producteur réputé d’une marque de parfums, «  Nez » célèbre au demeurant, assurait que la jeune Dahlia était en parfaite santé, ajoutant cependant qu’elle avait échappé à un tragique destin.

Il proposait de recevoir une délégation policière dans sa suite pour répondre à toutes les questions que l’on voudrait bien lui poser.

Comme Albertine suggérait qu’il vienne au commissariat de son propre chef en compagnie de Dahlia, l’interlocuteur précisa que s’il était un homme respectable, il n’en allait pas de même pour d’autres hôtes présents dans l’auberge puisqu’ils étaient liés à une mise en danger de la jeune Dahlia.

Albertine comprit alors que le fameux Orson, libéré depuis peu et obsédé par le souvenir d’Elsa, devait faire partie du groupe malsain qui s’était sans doute emparé de Dahlia par erreur.

Il fut décidé d’agir avec délicatesse et retenue car la vie du couple pouvait être mise en danger, de même que des personnes évoluant au sein de l’auberge, clients, membres du personnel et toute personne susceptible de se trouver sur les lieux, au risque de devenir un otage monnayable.

Une investigation canine et robotique eut la primeur opérationnelle. Le RAID serait présent aux alentours, positionné pour agir avec diligence.

L’aubergiste fut contacté et il promit son entière et discrète collaboration.

On fit courir le bruit qu’un tournage d’un épisode de Capitaine Marleau aurait lieu aux Trois Cygnes, grooms, serveurs et membres de personnel divers relayant l’information destinée à calmer les esprits.

Des clients prirent des clichés et les robots reçurent une ovation tandis que les chiens étaient appréciés comme s’ils étaient des émules de Rintintin et de Rex.

Par contre, Orson ne fut pas dupe de cette habile mise en scène et il chercha tout de suite les issues de secours.

Mal lui en prit car un magnifique berger allemand coupa sa retraite.

L’arrestation de ses comparses fut un jeu d’enfant.

On mit tout ce petit monde en cellule. On pratiqua des interrogatoires et l’on partit très vite en direction de la vieille bâtisse où, selon les dires des kidnappeurs, Aurélien Lespagnol était tenu prisonnier.