Scène de crime

 

C’est un pêcheur matinal soucieux de préparer ses appeaux dans le berceau d’une roselière qui découvrit avec stupéfaction  et horreur une jeune femme aux longs cheveux piqués de roses miniatures, apparemment morte depuis peu.

Martial oublia le but de sa venue et alerta la gendarmerie au plus vite.

Florian répondit à l’invitation de Max et dessina plusieurs esquisses sous des angles divers, complétant ainsi les photographies officielles prises par un préposé aux images de la gendarmerie.

Florian nota un détail qui serait passé inaperçu tant il était miniaturisé. Une rose noire enfermée dans une sphère de cristal était nichée entre les deux seins de la victime, signant peut-être le mobile du crime.

Dépêché sur les lieux, le médecin légiste fit les premières constatations : la victime avait été vraisemblablement étranglée. Il étaya cette hypothèse en disant pensivement : «  C’est un peu comme si des cygnes s’étaient rassemblés pour l’étouffer du bout de leurs ailes ».

Puis il ajouta qu’il en saurait plus lorsqu’il aurait examiné le corps, en toute tranquillité, sur la table d’autopsie qui livrait parfois des secrets inattendus.

«  Les cadavres me parlent et leurs paroles muettes résonnent dans ma tête à la manière d’un billet doux de la déesse Minerve » dit-il en s’en allant.

Le corps fut livré aux brancardiers et l’on s’aperçut alors que la rose noire figée dans une sphère de cristal, de la taille d’un diamant, avait disparu.

«  C’est à croire que nous avons tous rêvé dit Albertine. Mais fort heureusement, nous avons les croquis de Florian et je vais commencer mes recherches sur Internet pour savoir ce que signifie ce symbole.

Fort bien appuya Max » et il dévoila son plan de recherches : Il irait à Lille investiguer autour du théâtre de Sébastopol.

«  Si l’on y joue Le Lac des Cygnes, nous serons sur la trace du coupable car je ne crois pas une seconde à des cygnes meurtriers. Il ne peut s’agir, sauf erreur du légiste, que d’assassins gravitant dans un corps de ballet » et sur ces mots, il partit, emmenant avec lui un gendarme stagiaire désireux de faire ses armes.

«  Je suis heureux de m’instruire auprès du célèbre Max » déclara le jeune Roland en prenant place dans la jaguar de l’inspecteur devenu la tocade de Fleur-Lez-Lys et ils partirent à la conquête d’informations destinées à faire progresser l’enquête.