dimanche 9 juillet 2023

Second souffle

 


«  Allons-nous enfin connaître le calme ? dit sentencieusement le vieux Léon. Toutes ces absences liées à des kidnappings et à un meurtre initial perpétré dans le cercle sacré de notre église, celui de la petite Elisabeth, poignardée dans sa belle robe de communiante, véritable robe de mariée, nous ont marqués à vie ajouta-t-il et quelques larmes s’échappèrent de ses yeux.

Remettez-vous, Léon dit Jade, pleine de compassion, nous sommes là, nous veillons et nous prenons des renseignements dès qu’un étranger au village arrive à Fleur-Lez-Lys ».

Le curé venu boire son café quotidien approuva ces paroles apaisantes et il annonça qu’il préparait une procession où la statue de la Vierge Marie serait parée de roses et de lys.

«  La maman d’Elisabeth a bien voulu m’offrir une r »plique de la robe de communiante de l’enfant et nous avons trouvé une petite fille qui a accepté de la revêtir pour honorer la mémoire de la petite victime, violentée puis massacrée par un bedeau qui avait perdu le sens de la morale et de la raison, obéissant à de sataniques pulsions.

Nous devons tous être sur nos gardes et ne pas nous endormir  dans un angélisme béat qui nous mènerait sur les chemins pavés des angoisses de l’enfer ».

Sur ces mots, le curé paya sa consommation et partit.

Pour qu’un climat d’angoisse ne plane pas dans son estaminet, Marius offrit une tournée générale.

«  J’arrive au bon moment » dit joyeusement Albertine et elle s’attabla devant une chocolatière et des cannelés parfumés à la vanille de Madagascar.

Les conversations sur les sujets quotidiens reprirent de plus belle et lorsque Max fit son entrée, il fut salué par l’ensemble des consommateurs venus s’aérer l’esprit.

Invité à partager un chocolat avec Albertine, Max s’attabla et dégusta la délicieuse boisson à petites gorgées.

Il confia à Albertine son projet de partir quelques mois en Grèce.

«  J’ai l’intention d’aller à Delphes et j’espère que la Pythie pourra me rendre un oracle destiné à parer la prochaine énigme car il nous en viendra une, nécessairement, ne serait-ce que pour alimenter le jeu de Cluedo propre à notre cité » dit-il avec légèreté.

Mais sur ces mots, la porte du café s’ouvrit et un gendarme en tenue surgit pour s’écrier :

«  Chef, on a trouvé un corps dans les roseaux de l’étang !

Allons bon, soupira Max, nous voilà repartis pour une énième aventure » et il emboita le pas à Albertine pour se rendre sur la scène de crime.

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