vendredi 23 août 2024

Gonzague, le chevalier errant

 

 

 


 

Sur les routes inconnues de déserts humains, Gonzague, chevalier de Mortefontaine chemine à la recherche de son fief.

Lors d’une bataille, un Sarrazin lui aurait fendu le crâne s’il n’avait pas porté un heaume fondu dans les forges où Excalibur, l’épée du Roi Arthur avait pris naissance.

Quitte pour une perte de mémoire partielle, Gonzague chevauche à l’aventure, espérant trouver un indice révélateur de son identité.

Mortefontaine, ce nom résonne à ses oreilles comme un mot-valise qui associe deux mots aux essences contraires.

Au crépuscule, Gonzague juge prudent de faire une halte.

Peu fortuné et en piètre équipage, sans écuyer et sans armoiries, son heaume cabossé portant encore les stigmates du sabre ennemi, il demande l’asile à un ermite retiré dans une forêt où bruissent les chênes.

Cette musique l’apaise et éloigne le tumulte des batailles qui résonne encore dans ses oreilles comme le glas de son avenir.

L’ermite lui offre un potage aux champignons, du pain, de la viande séchée et des fruits offerts par les pèlerins.

Réconforté par ce repas frugal et rafraîchi par l’eau d’une fontaine, Gonzague renoue le fil de son histoire, intrigué par ce nom de Mortefontaine aux étranges résonances.

L’ermite Bernard lui apprend que ce nom de Mortefontaine est inscrit sur le livre d’or des preux chevaliers. Le dernier de la lignée a suivi Saint Louis dans une croisade et chacun le croit mort.

« Ainsi donc vous êtes Messire Gonzague de Mortefontaine ! Quel honneur, pour moi, de vous héberger ! Votre épouse, Aude à la blonde chevelure refuse de croire à votre décès et elle repousse les prétendants à sa main et surtout à votre fortune ».

Réjoui par ces propos, Gonzague accepte le lit de paille et de feuillages proposé par son hôte et s’endort en rêvant qu’une jolie femme, la sienne, pose ses lèvres sur son front pour faire venir les déesses de la nuit.

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