dimanche 25 août 2024

Le fils de Gonzague

 


Roland, le fils de Gonzague né après son retour à Mortefontaine a réjoui le cœur de son père, fier d’avoir été capable d’assurer sa descendance.

Gonzague a remisé son armure de chevalier et il élève l’enfant de concert avec la belle Aude, son épouse dans l’amour d’autrui.

Le mot guerre a été banni de son vocabulaire et il s’en remet à son maître d’armes pour assurer le bien-être de son fief.

Voyous, chenapans, malandrins et guerriers félons sont impitoyablement chassés.

L’ordre règne à Mortefontaine et Gonzague qui n’a qu’un souvenir partiel de sa croisade préfère tourner la page des tumultes et du sang versé en pure perte.

Outre l’éducation de son fils vouée aux Lettres, à la poésie et à tous les arts d’Orient et d’Occident, Gonzague s’ingénie à donner de l’éclat à son domaine.

Un merveilleux jardin d’amour inspiré des créations orientales avec volière, pavillon et fontaines vivaces cascadant sous les saules, donne au fief une allure paradisiaque.

Une roseraie complète l’harmonie du jardin dont la renommée dépasse les frontières du duché.

Personne ne s’étonna de voir un jour une escorte princière orientale demander l’asile auprès de Messire Gonzague.

Le prince Fouad qui avait combattu le duc lors de sa croisade ,l’avait laissé pour mort et fait soigner dans son Riad du fait de sa bravoure, avait appris à connaître le preux chevalier.

Un pan obscur de la mémoire oubliée de Gonzague s’effondra et le chevalier retrouva le souvenir d’une bataille féroce, de sa blessure puis de sa guérison au sein d’un palais oriental meublé et décoré avec faste.

Ses promenades dans les jardins du prince l’avaient marqué au point de reproduire le jardin d’amour dont il s’était imprégné.

Le prince Fouad n’était pas venu les mains vides. Rouleaux de soie, perles, divans somptueux, robes et costumes d’apparat en brocard tissé d’or, broderies et dentelles furent étalés prestement par une brigade du palais.

Roland, digne fils de son père, remercia vivement ce prince d’outre-mémoire pour ses magnifiques cadeaux.

Le prince Fouad lui offrit sa plus belle bague et il orna son cou d’un collier d’or incrusté de pierreries et de diamants.

Il félicita les parents d’avoir engendré un tel fils, à leur image pleine de noblesse, flamboyant d’authentique fierté et amour d’autrui.

Les rafraîchissements d’usage redonnèrent à l’escorte la vigueur initiale de leur statut de guerrier puis chacun se retira dans une suite adaptée à son rang et ses penchants.

Roland accompagna le prince dans le pavillon richement meublé du jardin d’amour dont tout le monde parlait avec admiration.

Des serviteurs aidèrent le prince à prendre un bain parfumé aux huiles essentielles puis l’aidèrent à revêtir une tenue richement brodée, ample et soyeuse, une caresse sur le corps puis chacun se retira discrètement, laissant le prince et son écuyer Omar prendre du repos avant d’explorer le fief de Gonzague de Mortefontaine , jadis adversaire mais ami véritable, la page des croisades funestes s’étant définitivement tournée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire