mardi 27 août 2024

Le Riad enchanté

 

 

 


De retour au pays, le prince Fouad resta discret sur les péripéties de son voyage et il entreprit de créer un nouveau pavillon dans son jardin d’amour.

Il choisit un emplacement d’inspiration asiatique avec un bassin de poissons exotiques à proximité et une balancelle au cœur d’un parterre de fleurs.

Près de l’alcôve aux draperies de soie brodées, il déposa la rose d’or sur un coussin moelleux et il plaça le parchemin près du piano sur un tabouret de velours.

En s’endormant, il croyait vivre un rêve d’amour : Oriane et lui, enlacés, dansaient au son d’une flûte enchanteresse.

Un jour, alors qu’il murmurait des mots d’amour à la rose d’or, la fleur stylisée s’échappa dans un tourbillon magique.

Fouad ferma les yeux et quand il les ouvrit, la belle Oriane frémissait dans ses bras.

Il l’embrassa fougueusement de crainte de la voir s’échapper et s’allongea avec elle dans l’alcôve.

Une nuit passionnée transporta le couple. Il connut l’extase des amants légendaires, Tristan et Yseult, Lancelot et Guenièvre.

«  Nous n’avons pas besoin de philtre, mon cœur ! Il m’a suffi de boire à la coupe de tes lèvres l’élixir de l’amour parfait » dit Fouad.

De cette nuit d’amour naquit une petite princesse que l’on prénomma Rose-Amour tant elle symbolisait l’harmonieuse union de ses parents.

Rose-Amour s’épanouit comme une véritable fleur dans le jardin qui portait son nom et elle enchanta son entourage par l’étendue de ses talents.

Sa nourrice Camélia ne la quittait jamais.

Une aile du pavillon lui fut consacrée. Sa chambre où dormait également Camélia était prolongée par une grande salle destinée aux jeux, à l’étude et à la pratique des arts. Suivait une bibliothèque où elle aimait lire, assise sur un sofa richement brodé.

Une somptueuse salle de bains agrémentée d’un équipement sportif destiné à entretenir sa musculature l’invitait aux exercices corporels.

Le dicton  Mens sana in corpore sano ( un esprit sain dans un corps sain ) ornait le fronton d’une jolie fontaine qui frémissait au son d’une musique envoûtante.

Lorsqu’elle eut dix-huit ans, Fouad  et Oriane lancèrent des invitations à la ronde pour fêter l’événement princier.

Tout à leur amour, les heureux parents n’avaient pas célébré de noces officielles et ils comptaient bien réparer cet oubli en organisant des festivités dignes de la passion qui les avait embrasés.

On vint de partout car la réputation de Rose-Amour s’était propagée comme un fil d’or quadrillant les royaumes voisins.

Qui emporterait la palme d’amour auprès de la princesse des merveilles ?

Chaque jeune homme vint en bel équipage et les jeunes filles invitées eurent à cœur de porter leurs plus beaux atours : ils voulaient paraître à la hauteur de l’événement !

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