lundi 26 août 2024

La rose d'or de Fouad

 

 

 


Après avoir longuement festoyé avec ses hôtes pour fêter les retrouvailles des deux guerriers et sceller définitivement leur amitié, le prince Fouad éprouva le besoin de parcourir le duché dans le but de trouver une fleur inconnue dans son royaume.

Il chevaucha à l’aventure, saluant au passage les habitants heureux de voir un prince richement équipé.

Une jeune fille joliment vêtue d’une robe de lin brodée l’invita à partager son repas du midi.

Fouad descendit de cheval, confia sa monture à un palefrenier, puis après son entrée dans la maison pimpante d’Oriane et une toilette rapide, il s’assit en toute simplicité auprès de son hôtesse.

« Oriane, voilà un prénom qui évoque mon pays d’Orient » dit-il en souriant.

Oriane apporta un plat parfumé, une cane aux pêches rôties dans le miel. Une miche de pain -maison fleurant bon un mélange de farines de qualité accompagnait cette préparation en sauce, fondante et savoureuse.

Fruits des bois, tartelettes aux amandes et au miel de bruyère lustrées d’une gelée de groseilles complétèrent ce repas qui resta dans la mémoire gustative du prince comme la première page d’un livre d’or.

Cervoise, jus de fruits et eau pétillante rafraîchirent les gosiers échauffés par l’ensemble du repas.

Fouad se retira ensuite dans la chambre d’ami pour se reposer.

Au réveil, il était seul !

Oriane avait disparu mystérieusement et sur la table débarrassée, nappée et ornée d’un bouquet de fleurs des champs, gisaient une rose d’or et un parchemin.

Le prince déroula le parchemin pour y lire ce message :

«  Prince de mes rêves, emporte-moi ! Prends cette rose d’or qui veut t’appartenir, te ravir et t’enchanter pour le reste de tes jours ».

Intrigué par la teneur de ce message, Fouad s’exécuta ; il prit la rose et le parchemin et laissa sur la table quelques pièces d’or et une bague sertie de diamants.

«  Belle Oriane, j’emporte tes présents et te laisse, en souvenir de moi ces écus et une bague symbolisant notre rencontre. A vous revoir, gente dame ! Votre beau visage est inscrit dans mon cœur ».

Ce message posé sur la table, le prince revint au château. Il ne dit mot de son aventure, craignant de passer pour un homme naïf.

Il coucha amoureusement la rose d’or dans un écrin de bois de santal décoré de fleurs d’ivoire. Le parchemin trouva sa place dans un étui de velours pourpre.

Ces trésors mis à l’abri, le prince Fouad se mêla courtoisement aux activités proposées par ses hôtes mais chacun remarqua un changement dans son regard. Il était lumineux, rêveur voire amoureux.

Nul ne s’étonna, à Mortefontaine, de l’annonce du départ programmé du prince.

La duchesse prépara des cadeaux, lingerie brodée, rouleaux de lin, bijoux façonnés dans l’or des rivières, sculptures en bois et autres objets révélateurs de la richesse de leur patrimoine.

Des écuyers du prince partirent à contre-cœur car certains d’entre eux avaient noué des liens amoureux avec les dames d’honneur du château.

On promit de se revoir et l’escorte du prince déploya ses oriflammes. Accompagnée par le jeune duc Roland et ses écuyers jusqu’à la frontière du duché, l’escorte signala son départ au son de la trompette et du buccin.

 

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