mardi 31 décembre 2024

La danse du feu



Les Tsiganes ont élu leur nouveau roi, Vincent Niclo !

Une belle sévillane à l’œil de velours, une rose à l’oreille est venue le chercher.

Dans son costume chamarré, Vincent a chanté le répertoire de Gilbert Bécaud, Les Baladins, Nathalie, Les marchés de Provence puis il a enchaîné les airs du folklore russe, Les yeux noirs, Les bateliers de la Volga.

Le souvenir vivace de son album Opéra Rouge l’emmène aux frontières du rêve où l’amitié et l’amour universel sont les maîtres.

Julia Migenes , l’interprète merveilleuse de Carmen le renvoie à l’amour tsigane où la route est souveraine.

Les cahots  du chemin bercent Vincent et ravivent son amour universel du chant dédié à la paix.

Roi du monde des arts, tu regarderas ce soir la danse du feu, cher Vincent et dans un bond prodigieux, tu cueilleras les fleurs pourpres de la passion pour nous les offrir avec le don ultime d’une chanson, L’Hymne à l’ Amour.

Que 2025 s’auréole de ta personne, symbole de paix et de lumière !

Rève de pierre

 


Sur les chemins poudreux, les Tsiganes partent à la recherche du royaume qui leur est promis et qui s’éloigne toujours, toujours plus loin.

Lors des haltes, ils allument des feux et s’activent pour préparer le repas.

Avant de se retirer dans leurs roulottes, ils chantent et dansent.

Le folklore est empreint de gaieté et de mélancolie. Les guitares servent les danseuses qui s’envolent, pas après pas, jupes relevées jusqu’aux genoux pour faciliter leur prestation.

Lorsque chacun a terminé son répertoire, ils s’en vont à regret dans la partie réservée au sommeil et prient pour que le sommeil les emporte dans le pays fabuleux des rêves.

C’est un rêve de pierre qui s’impose à Violetta et Flora, les danseuses émérites du fandango.

Un palais de marbre s’offre à leurs yeux mi-clos et elles y pénètrent avec bonheur.

Le prince de leur rêve les y attend peut-être mais dans cette perspective, elles se pavanent sur les divans de soie et jouent de l’éventail en buvant des gorgées aromatisées aux fruits et à la bergamote.

Le lendemain, il ne restera plus rien de leur rêve de pierre et elles iront par les chemins, plus loin, encore plus loin, à la recherche de ce royaume évanoui qu’on leur rendra peut-être.

Les pommes d'or

 

 

De son pas dansant, Mélissa se dirigea vers la forêt, un panier au bras, avec la ferme intention de revenir chez elle avec une belle provision de champignons et d’herbes au parfum délicieux pour agrémenter des tourtes campagnardes qu’elle irait revendre au marché.

Sa cueillette allait bon train et en s’enfonçant plus avant dans les futaies, elle découvrit un pommier qui portait de magnifiques pommes d’or.

Au moment où elle s’apprêtait à prendre l’un de ces fruits miraculeux, une vieille femme vêtue à l’ancienne, arrêta son bras :

« Ne touche pas à ces fruits qui sont mis pour servir d’appât. Tu pourrais regretter ce geste ».

L’apparition disparut, laissant la jeune fille interrogative.

Alors qu’elle se demandait si elle n’allait pas transgresser ce conseil, une pomme d’or tomba à ses pieds.

La pomme pivota sur elle-même, grandit et se transforma en sphère lumineuse qui pouvait servir d’habitat.

Mélissa s’y aventura et elle était à peine installée sur un coussin profond que la porte se referma et que la pomme monta dans le ciel, emportant la jeune fille vers un destin aventureux.

Lorsque la pomme se stabilisa, la porte s’ouvrit, laissant la jeune fille libre de ses mouvements.

Elle sortit pour découvrir un univers étrange et fascinant.

Des pommiers aux fruits d’or jalonnaient une allée de sable fin qui conduisait à un palais de nacre et de marbre.

Mélissa emprunta timidement le perron de l’entrée du palais et de jeunes serviteurs en livrée chamarrée vinrent à sa rencontre.

On la conduisit dans ses appartements qui étaient luxueux.

Délivrée de son panier qui fut emporté vers la cuisine, la jeune fille prit un bain et se vêtit d’une somptueuse robe qui était étendue sur le lit.

Elle revint dans la salle d’apparat et se laissa conduire dans une salle à manger où l’attendait un jeune prince au sourire charmant.

Il la guida vers un fauteuil réservé aux reines et le service commença, dans un ballet magique où les plats se succédaient, de plus en plus savoureux et dignes d’un festin.

Mélissa goûta ces mets avec plaisir puis elle se laissa aller à la féerie du moment.

Le prince Emilien l’emmena dans les jardins et ils se promenèrent comme deux amants qui se connaissaient depuis toujours.

Ils s’assirent sur un banc, près d’une roseraie et devisèrent de mille et un sujets qui les divertissaient.

Un souffle de vent s’abattit soudain sur le jardin, emportant la jeune fille dans un tourbillon de fleurs.

Elle se retrouva à l’endroit de la forêt où la pomme d’or était tombée à ses pieds.

Son panier était rempli de champignons et d’herbes odorantes.

Elle revint chez elle, déçue de la triste fin de son aventure mais se mit immédiatement au travail pour se distraire.

Les tourtes furent bientôt enfournées et lorsque la première, dorée à souhait, sortit du four, le prince Emilien fit son entrée, demandant l’hospitalité et le droit de savourer cette merveille venue de la forêt.

Ils mangèrent la tourte et le prince profita d’un moment de pause dans le déjeuner pour demander la main de Mélissa.

Les deux amants s’embrassèrent et la jeune fille mit la clef sur la porte de sa chaumière car un destin fabuleux la conduisait dans un palais qu’elle devait aux pommes d’or.

Johnny Passe-Muraille



C’est un colibri qui montra la faille de la muraille à Johnny : la fée Morgane avait réussi à l’enfermer dans son château secret du Val-sans-Retour en Brocéliande.

De son poignet droit maintenu par un bracelet de force, Johnny fit exploser les briques du mur où une petite églantine avait fleuri.

Le colibri sur son épaule, il jaillit dans la lande qui flamba au son d’ Allumer le Feu.

Ces feux de bengale ne détruisirent pas la forêt et près de l’Arbre d’Or, symbole de la renaissance de la forêt après un terrible incendie, Johnny chanta.

Furieuse d’avoir perdu celui qu’elle considérait comme sa plus belle prise depuis Lancelot, la fée Morgane quitta son repaire et partit vers des ailleurs pernicieux.

La forêt, rendue à sa virginité et à  sa splendeur initiale,  offrit à Johnny le refuge parfait du chanteur en quête d’amour et de mélodie harmonieuse.

lundi 30 décembre 2024

Vincent et la fleur du rêve

 



Un mystérieux paquet cadeau se nicha dans le jardin d’agrément de la propriété de Vincent Niclo. En faisant ses vocalises, le ténor s’aperçut que le colis portait son nom.

Il emporta le présent et le déballa soigneusement dans le salon de sa demeure.

Une lueur en jaillit ainsi qu’un parfum indéfinissable aux arômes subtils.

Une fleur-femme lui tendit tendrement les bras et au son d’une ballade irlandaise qu’il avait tant de fois chantée, Vincent dansa.

Comme la pivoine sacrée d’un jardin asiatique, la princesse florale avait les joues si douces que son cavalier les effleura, craignant de voir s’effeuiller la danseuse au baiser de fleur ardente.

Que pourrais-je chanter qui soit à la hauteur d’une telle beauté pensa-t-il et c’est au moment où il reprenait le Que je t’aime de Johnny que la femme-fleur se métamorphosa en une multitude de plants que le chanteur confia à son jardinier pour créer une allée du rêve, à l’unisson de son cœur généreux et palpitant comme un papillon.