Caracolant à la tête de sa troupe, Aloys dont le prénom signifie « illustre au combat » observait attentivement le paysage, rêvant d’être le premier à trouver l’orchidée du rêve destinée à une souveraine dont il souhaitait faire son épouse.
Une reine éprouvant un tel désir devait forcément être une perle rare.
Sans se douter des pensées secrètes d’Aloys, Bertrand espérait trouver la fleur du mystère pour l’offrir sans arrière-pensée à sa reine.
En chemin , ils croisèrent Lilian qui avait dépêché au château royal les cadeaux de Dame Aurore pour poursuivre sa quête de fleur mystère.
Ils se sentaient moins vulnérables à trois et ils ne doutaient pas de leur réussite.
L’angélus leur rappela qu’ils devaient se mettre en quête d’un logis.
Une auberge de belle apparence s’offrit à leurs regards.
Les trois chevaliers demandèrent le gîte et le couvert, ce qui leur fut accordé incontinent.
L’escorte trouva à se loger dans les communs et reçurent l’accueil réservé à leur condition.
L’épouse de l’aubergiste, une flamboyante gitane à l’œil noir, rose rouge à l’oreille, servit promptement les chevaliers.
Garbure, magrets de canard au miel et poularde farcie aux morilles firent disparaître les cahots de la route. Après un excellent vin chaud aux épices, les trois hôtes dégustèrent une croustade à l’armagnac et un délicieux gâteau basque aux cerises noires.
Ils gagnèrent ensuite leurs chambres respectives et s’endormirent rapidement en rêvant qu’une fleur-femme leur offrait son amour.
Le lendemain, après un copieux petit-déjeuner, ils reprirent la route.
Au sortir d’un petit bois, ils virent une petite fille qui avait une brassée de fleurs dans les bras. Lilian mit pied à terre, offrit un louis d’or à l’enfant en échange de son bouquet. Il y avait là des pervenches, des églantines, des coucous des bois ; au centre du bouquet resplendissait une étrange fleur aux pétales ciselés et doux comme la soie.
« On dit que c’est la fleur du rêve. C’est une orchidée sauvage et on ne la trouve que les nuits de pleine lune dit la petite Louison. J’ai eu la chance d’en trouver une en me levant de bon matin ».
C’est à coup sûr la fleur que nous cherchons pensèrent les chevaliers et ils accompagnèrent l’enfant jusqu’à son logis. Ils donnèrent de l’or à ses parents et promirent de revenir pour les récompenser de nouveau.
Certains d’avoir accompli leur mission, Lilian et Bertrand établirent une carte pour mémoriser l’endroit où poussait la fleur du rêve.
Aloys les accompagna et toute l’escorte, le cœur léger, prit la direction du château royal où Anémone attendait la fleur miraculeuse dont elle se ferait une parure.
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