vendredi 27 décembre 2024

La parure d'une reine

 

Anémone eut une révélation un beau matin après avoir admiré la parade nuptiale d’un paon de sa volière : il lui fallait une parure digne de son rang.

Elle mit ce sujet de recherche artistique à l’ordre du jour et compta sur le bon sens de ses conseillers pour qu’ils jettent leur dévolu sur une parure idéale, en harmonie avec sa beauté naturelle, le bleu iris d’Alger de ses yeux, le rose fuchsia de ses lèvres et la nacre de son épiderme.

«  Pour faire ressortir l’incarnat de la reine, il nous faudrait une fleur d’orchidée qui supplanterait le cattleya de Marcel Proust et placerait notre souveraine sur le trône de l’immortalité » dit Joachim, le poète de la cour qui ne manquait pas de célébrer la divine beauté d’Anémone en écrivant chaque jour un hommage poétisé.

« Facile à dire mais je crains que notre recherche ne ressemble à la quête du Saint Graal au temps du Roi Arthur : les orchidées ont été soumises à l’hybridation sous tant de formes que je doute de pouvoir atteindre le nirvana floral que notre reine attend » répondit Ismène chargée de la décoration du palais.

«  En ce cas trancha le chevalier de Pierrefonds, grand chambellan de la reine, mettons nous à la recherche de cette fleur miraculeuse car ce que la main de l’homme ne peut faire, la nature l’accomplit ».

Une escouade de chevaliers secondés par des jardiniers se dispersa aux quatre coins du royaume pour trouver la fleur du mystère.

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