« Ma belle églantine aux yeux violets, je voudrais te serrer contre mon cœur qui bat au rythme de tes pas. Joli roseau flexible, je ferais frémir la harpe de ton corps si tu me permettais d’en obtenir la clef. Tel un oiseau exotique que l’on n’ose mettre en cage de peur d’en altérer les vives couleurs, tu enchanterais mes jours en devenant mienne ».
Ainsi chantait un jeune poète en se promenant le long d’une rivière aux éclats argentés.
C’est alors que la Vouivre lui apparut dans le plus simple appareil, aguichante au possible.
Léandre, le jeune homme amoureux, ne résista pas à la tentation.
Il serra très fort ce corps ardent qui s’ouvrait à son désir mais au moment où il s’apprêtait à connaître l’extase, une guirlande de vipères lui enserra le cou et le précipita dans une mort subite.
Douce Aimée, pensa-t-il très fort avant de rendre son dernier soupir et la jeune fille de ses rêves apparut, en robe d’organdi et portant une ombrelle blanche.
En chemin, elle trouva un recueil de poèmes d’Alphonse de Lamartine.
Elle le feuilleta et lut quelques poèmes marqués d’une fleur bleue, un myosotis lumineux.
« Où se trouve le jeune homme romantique » pensa Viviane aux yeux de source. La réponse lui vint de la Vouivre qui émergea de la rivière, portant au doigt la chevalière de Léandre.
« Ne le regrettez pas, jeune fille, il n’avait dans le cœur que des bribes de poèmes et il vous aurait trompée avec la première danseuse venue.
Avant de disparaître, la Vouivre lui lança la chevalière.
Viviane la confia à la Vierge Marie dans la chapelle des anges où elle se rendait pour prier.
Douce Aimée vécut ainsi, gardant le secret d’un bel amour perdu.
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