Tandis que les réseaux bruissaient des avis de recherche concernant Wolfgang le fauconnier dans les carrefours multiples de l’Europe, ce dernier, tapi dans le nid douillet d’une belle aux bras blancs, prenait goût aux jouissances quotidiennes.
De temps à autre, il recevait un carton noir au message codé. Après avoir vérifié le tranchant de son katana, il partait, à l’aube, sans un regard ou un baiser d’adieu à la femme qui le chérissait.
Les lieux de rendez-vous variaient mais il y avait une constante, un château historique aux hautes tours et au pont-levis.
Les Loups Gris, mouvement révolutionnaire auquel il appartenait, avaient des chefs multiples qui apparaissaient toujours masqués.
Les mots d’ordre relatifs à des émeutes provoquées étaient sans appel.
Wolfgang tenta d’échapper à un rendez-vous parisien en plaidant le fait qu’il pourrait être reconnu et appréhendé mais le donneur d’ordre se montra inflexible : sa présence était nécessaire au cœur des Black Bocs chargés de semer le désordre et générer des actes violents.
« Pensez à toutes les jouvencelles que vous pourrez déflorer entre deux actes malveillants » dit cyniquement le boss et il ajouta qu’il comptait sur lui pour ne pas tomber vivant aux mains de la police.
« Avec ce magnifique katana, le Hara Kiri sera votre dernier plaisir » et il le libéra sur ces mots.
De retour dans son nid douillet, Wolfgang multiplia les actes érotiques, exigea des plats raffinés puis, au grand dam de sa belle, partit sans se retourner.
Il se livra à la casse et à la violence dans la capitale des arts et soudain, le hasard mit sur sa route Magdalena qui sortait de la Sorbonne après avoir donné une conférence.
Il la saisit aux poignets, l’entraîna dans une ruelle où il comptait bien prendre son plaisir.
« Je t’ai reconnue, petite coquine ! J’ai gardé le souvenir de ta chair offerte comme une fleur exotique à mon désir de feu. Tu vas connaître le Nirvana ».
Prise de tremblements, Magdalena mit la main sur sa médaille de Sainte Thérèse, priant sa protectrice avec ferveur et le miracle se produisit.
Des agents infiltrés dans le groupe de Black Bocs surgirent à point nommé pour se saisir du criminel.
Wolfgang n’eut pas le temps de se servir de son katana qui lui fut tout de suite subtilisé et il connut la geôle à laquelle il s’était toujours dérobé.
Son procès fut acté et Magdalena put enfin respirer librement et vivre paisiblement, loin des turpitudes d’une bête sauvage.
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