jeudi 26 décembre 2024

La romancière du bout du monde

 

 

 


Dans une île lointaine que seuls les pirates connaissaient pour y avoir enterré des coffres d’or et de bijoux collectés dans leurs rapines, vivait une romancière en compagnie d’un couple voué à son service.

Lydie Herlem avait découvert l’île en étudiant un thème sur les Caraïbes. Elle avait profité de l’accueil d’un navigateur solitaire, heureux de rendre service à une personne modeste partageant son amour de la solitude.

Embarquant avec Rémi et Tiphaine qui veilleraient sur son quotidien, elle avait pris beaucoup de notes pendant son voyage, émerveillée par la splendeur océane.

Le voilier l’inspirait beaucoup, elle en avait dessiné les moindres détails sur son carnet à dessins. Elle pensait que pour donner une certaine force à une intrigue, il fallait s’appuyer sur le réel et elle mêlait habilement texte, portraits et environnement aux contours précis.

La découverte de leur habitation insulaire correspondait à l’image féerique que l’on se fait du bout du monde en lisant les livres de Mark Twain et de Jules Verne.

La demeure était vaste, confortable et propice aux élans de l’âme qui guident la plume sur le manuscrit.

 Brodeuse des temps nouveaux, Lydie aima se promener sur la grève, ramassant des plumes d’oiseaux, des coquillages aux nuances ambrées ou rosées et des galets qu’elle s’ingéniait à polir avant de les peindre et de trouver une maxime conforme à la pensée de pierre qui s’offrait à l’état brut.

Tiphaine s’émerveilla de la qualité de l’îlot culinaire mis à sa disposition, des ressources conservées en bocaux et d’un approvisionnement en légumes et fruits frais réalisé par les insulaires heureux de recevoir une romancière qui valoriserait à coup sûr leur île chérie.

Des sacs de farine, de riz et de pâtes assuraient l’appoint nécessaire à la réalisation de bons plats nourrissants et sains.

Poulaillers bien entretenus et élevage de vaches laitières et bufflones apporteraient leur complément lacté et volailler à la table qui deviendrait une référence avec l’aide d’une brigade de cuisiniers recrutés sur place.

Les pêcheurs de l’île contribueraient à magnifier de somptueux plats où la daurade, le vivaneau, le thon auraient une place de choix tandis que les langoustines, les homards et autres crustacés figureraient sur des plateaux de glace citronnés.

De son côté, Rémi, secondé par de nombreux jardiniers débroussailla les alentours de la maison et entreprit des plantations, vergers et jardins fleuris qui embelliraient la magnifique demeure mise à leur disposition.

Dans cet environnement favorable à la création d’une œuvre de qualité, Lydie Herlem ouvrit un cahier et nota le titre : La parure d’une reine.

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