mercredi 4 décembre 2024

Wolfgang le fauconnier

 


Nul ne savait d’où il venait mais son accent et sa stature imposante ainsi que la signification de son prénom Wolfgang ( loup errance) plaidaient pour des origines d’ Europe Centrale.

Il sillonnait les routes, son aigle dressé sur le poing ganté de cuir.

Il s’arrêtait au gré de sa fantaisie dans les petits villages et donnait des représentations qui enchantaient les habitants avides d’émotion.

Il était tour à tour cracheur de feu, ménestrel et jongleur. Le clou de son spectacle était un tour réalisé par son aigle Prométhée.

Wolfgang lui désignait la cible et Prométhée s’envolait pour s’emparer d’un bijou. Bague, pendentif, collier, bracelet, tout lui était bon.

La victime dévalisée ne sentait rien et se trouvait démunie en un clin d’œil.

Naturellement, Wolfgang rendait les bijoux à la fin de la prestation.

Après le tour d’honneur de Prométhée enchaîné à son maître et juché sur son gant droit, Wolfgang récoltait le paiement des villageois en présentant un panier d’osier joliment orné de plumes d’oiseaux et de fleurs des champs naturalisées.

Il ne manquait pas d’observer les jolies filles de l’assistance, son œil d’aigle sélectionnant une proie désirable.

C’est ainsi qu’il remarqua Magdalena venue en famille admirer ses prouesses.

Quelle ne fut sa joie lorsqu’il l’aperçut endormie au pied d’un chêne dans un espace vierge de toute présence humaine.

Ne pouvant résister à une pulsion érotique majeure, il libéra Prométhée, appliqua un tissu léger imbibé d’éther sur le visage de la jeune fille pour qu’elle ne s’éveille pas durant son forfait et viola la pauvre enfant à plusieurs reprises tant son désir était violent.

Enfin soulagé, il laissa sa victime souillée et pantelante sans remords et se mit en route.

Prométhée n’était plus là ! Le rapace avait profité de cette lucarne de liberté pour s’échapper.

Wolfgang ne s’aperçut pas de la disparition de la médaille, dernière espièglerie de son rapace, un tour joué à ce maître exigeant et parfois cruel.

Bon débarras pensa le fauconnier, il se faisait vieux et je n’avais pas le cœur de m’en défaire ! Je vais chercher un faucon pour le remplacer.

Wolfgang reprit sa route sans un regard pour sa jeune victime, pantelante, jambes écartées et meurtries.

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