dimanche 21 février 2021

Investigations autour du beffroi

 



Constatant l’absence de Florian, Max décida de prendre la route qui conduisait à Douai et à son beffroi.

Par mesure de précaution, il se munit d’un Beretta en espérant ne pas avoir à s’en servir et parvenu près du beffroi, il avisa un café dont l’enseigne Aux clefs d’Or lui parut de bon augure.

Il s’installa, sortit son carnet de notes et commença à retracer le descriptif des mouvements de rue.

Il nota scrupuleusement l’heure à laquelle apparaissaient des passants ainsi que leur allure.

Il remarqua ainsi un homme qui tentait de se fondre avec la muraille.

Chargé de paquets, il ouvrit une petite porte et s’engouffra dans un escalier après avoir soigneusement refermé la porte à clef.

Sur ces entrefaites, Florian apparut.

Il disposa son chevalet et se mit en devoir de croquer une charmante jeune fille qui l’accompagnait.

Max et lui firent semblant de ne pas se connaître. Max poussa même la comédie jusqu’à jouer le rôle d’un badaud contemplatif.

Profitant d’une pause du modèle, il invita Florian à se joindre à lui pour déguster une cervoise Lancelot.

Tous deux burent en silence. Florian laissa un petit mot à son ami :

«  J’ai une piste sérieuse. Je crois savoir où le ravisseur a caché Astrid ».

Max se laissa donc aller au plaisir de l’instant et commanda un café avec un croque-monsieur pour atténuer les effets de la cervoise.

L’homme qui avait attiré son regard sortit du beffroi, l’air las et soucieux.

Il se dirigea vers une rue adjacente, entra dans une Torpédo, modèle ancien que Max croyait disparu et prit la route.

Tâchant de paraître le plus discret possible, Max le suivit à bonne distance, curieux de savoir où il se rendait.

Près du théâtre Sébastopol, à Lille, l’homme se gara.

Il prit l’escalier de service et Max s’informa auprès de la guichetière si un spectacle était prévu.

«  Les successeurs de Narciso Yepès se produiront après-demain. Il reste une place ou deux. Si vous voulez voir ces artistes, il faut faire vite.

Pourtant j’ai vu une personne prendre l’escalier de service, rétorqua Max.

Ce sera notre machiniste, Léo. Il vient chaque jour pour préparer la mise en scène de nos spectacles. Il lui arrive aussi d’être l’un de nos figurants lorsqu’une personne manque à l’appel.

Alors, je vous réserve les dernières places » ?

Max se laissa convaincre, pensant qu’il pourrait toujours offrir ces places à des personnes de leur entourage.

Ecouter Jeux interdits ou le concerto d’Aranjuez ne peut qu’apporter du bonheur se dit-il et il partit en songeant que Léo risquait de tarder avec ses manipulations de machiniste.

De retour à Fleur-Lez-Lys, il envoya un e-mail à Romuald en lui demandant de faire des investigations autour du théâtre Sébastopol de Lille, notamment dans le monde des machinistes.

Il lui confia le prénom de Léo, s’excusa de ne pas avoir insisté pour connaître son nom de famille afin de ne pas sembler trop curieux.

Il soupa du bouillon de poule, mangea des morceaux de volaille avec des légumes et attendit patiemment que Florian revienne pour croiser leurs informations.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire