lundi 15 février 2021

L'église Saint Michel

 



Les jours s’écoulèrent paisiblement.

Max prit l’habitude de rendre visite à Florian dont il devint l’ami et de temps à autre il allait au café «  Chez Marius ».

Il jouait parfois aux fléchettes et lorsqu’il y avait des soirées festives, il apprenait à danser et devenait, petit à petit, l’une des figures de la commune.

Il se recueillait souvent dans la nef de l’église, admirait les vitraux et sa belle architecture romane.

La tombe d’Elisabeth était toujours fleurie. Il apportait des lys et des orchidées et de nombreux fidèles de l’église Saint Michel tressaient des couronnes de fleurs pour orner la statue de l’ange sculpté sur le tombeau.

Comme promis, Marius récolta suffisamment d’argent pour payer le vitrail commandé au maître-verrier de ses amis.

Max demanda qu’une poupée figure dans l’angle du vitrail car il précisa que cet élément lui avait permis de découvrir la vérité.

Le vitrail fit l’admiration de tous et le maître d’école qui maniait la plume avec adresse, composa un compliment sobre qui fut inscrit dans le marbre.

Saint Michel Archange qui veillait sur les paroissiens eut à cœur de prendre en pitié la petite fille qui avait subi des violences suivies de mort dans l’environnement ecclésiastique où tout ne devait être qu’amour.

Une semaine par mois était consacrée à la mémoire de l’enfant.

Lorsque les rites furent établis, Max se dit qu’il était peut-être temps, pour lui, de quitter la commune et de reprendre contact avec la vie parisienne dont il s’était séparé.

Il prétexta des remerciements à faire à Romuald pour programmer son voyage.

Il demanda à Angèle d’occuper la maison en son absence et il lui laissa une enveloppe conséquente pour qu’elle fleurisse la tombe d’Elisabeth sans compter.

Ils tombèrent d’accord sur le montant d’un salaire qui lui permettrait de vivre à l’aise dans cette belle maison et de veiller à son entretien.

Max emporta Bella, la poupée, comme un objet fétiche, presque comme une personne à part entière.

Il regagna son appartement de l’île Saint Louis, renoua avec ses habitudes parisiennes et attendit paisiblement que l’archange Saint Michel lui intime le désir de venir prier pour le repos éternel d’une petite fille dont la beauté séraphique avait précipité la dramatique fin.

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