dimanche 11 juillet 2021

Le bel Aubépin

 


Le bel aubépin

Bercée par le roulis et la cadence imposés par un attelage conduit de façon gaillarde par un excellent cocher, Blanchefleur rêvait, se demandant comment elle pourrait trouver le bel aubépin dans la mesure où la période de son éclosion était passée. On voyait par contre des bleuets, des coquelicots et des marguerites des champs dans les prairies.

Lors de haltes, elle s’amusa à en faire des couronnes, ce qui la ramena à son enfance et ses jeux charmants.

La mésange s’envolait de temps à autre pour indiquer la voie à suivre et l’on s’en remettait à sa sagesse.

Pour le coucher, Blanchefleur choisit des monastères gérés par des moniales.

Elle se plut tant dans un couvent, magistralement administré par Sœur Marguerite-Marie, qu’elle y resta  plusieurs jours, priant et chantant avec les religieuses.

Elle se joignit aux groupes qui préparaient le pain et parfois des brioches s’il restait du levain.

Elle alla dans les vergers récolter de beaux fruits savoureux et participa à la cuisson de belles confitures dorées au miel.

En relisant les poèmes de Ronsard, notamment Le Bel Aubépin, elle en vint à la conclusion que le message évoquait sans doute un symbole.

Elle ne put s’empêcher de penser à la légende de La Dame Blanche dont on lui avait tant parlé et elle en vint à se demander si sa couronne de mariée ne contenait pas des aubépines, mêlées à la fleur d’oranger.

Elle fut heureuse de constater, lorsqu’elle reprit la route, que la mésange volait dans la direction de cette belle terre de Brocéliande, si riche en légendes et poétiques à souhait.

Elle avait offert sa croix occitane à Sœur Marguerite-Marie pour la remercier de sa belle hospitalité et promit de s’arrêter à nouveau, à son retour, afin de conter ses aventures.

Le cocher fouetta les chevaux et l’attelage, ragaillardi par une pause lénifiante, prit le trot avec allégresse.

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