dimanche 18 juillet 2021

Un réticule de perles fines

 



L’enquête piétinant en dépit des renseignements collectés, Max et Florian, secondés par Jade et Albertine, déclenchèrent un ratissage sérieux des rives de l’étang qui formait un cercle presque parfait.

Pierre et Marianne se joignirent au groupe étoffé par des gendarmes et quelques habitués de « Chez Marius ».

C’est d’ailleurs le vieux Léon, grand amateur de champignons et d’herbes sauvages comestibles, qui trouva une sorte de bourse en velours grenat, fermée par un cordon tressé couleur or.

«  De mon temps, on appelait cela un réticule. Les élégantes qui allaient au bal en avaient toujours un, juste de quoi y mettre un peu de monnaie, un mouchoir, un ticket d’entracte et parfois un petit mot doux écrit par un prétendant.

Voilà qui est joliment dit, répondit Max en déliant les cordons dorés de la bourse, mais il n’y a que des perles, de fort jolies perles d’ailleurs, de quoi couvrir une robe de poupée. Comme c’est étrange » !

Pierre observa l’une de ces perles avec un soin minutieux et il murmura, presque pour lui-même :

«  On dirait qu’il s’agit de perles provenant du monde des elfes. Pour demander la main de sa bien-aimée, l’elfe amoureux doit assortir sa demande en mariage d’une bourse à l’ancienne, contenant des perles du plus bel orient, de quoi tenter Vermeer de Delft pour peindre une autre jeune fille à la perle. Quelle beauté » !

Et il se tut, perdu dans sa rêverie.

«  Tout cela ne nous mène nulle part, dit  Max dépité. Faute de mieux, nous ferons analyser ces objets précieux afin d’y découvrir éventuellement des empreintes ».

La battue prit fin et chacun rentra chez soi, à l’exception des habitués de «  Chez Marius » qui commandèrent dans leur QG rituel un grog au miel et au rhum pour chasser les vapeurs froides du crépuscule.

Semblant répondre au distingué elficologue, Orlando s’éveilla en sursaut et il s’écria : «  Où sont mes perles ?

Calmez-vous, mon ami. A quoi bon ces perles ? Je suis là et je vous aime.

Certes, ma bien-aimée mais la coutume veut qu’un lutin digne de ce nom accompagne sa demande en mariage d’une bourse contenant des perles fines. Je rapportais ces objets précieux lorsque quelqu’un m’a frappé violemment, me laissant pour mort. Dieu soit loué, mes korrigans fidèles sont venus à mon secours et la fée Liseron m’a prodigué les soins nécessaires pour que je retrouve ma vitalité.

Quand j’irai mieux, j’irai chercher ces perles pour que notre mariage se déroule selon les rites du monde des lutins.

Mais en attendant, ma douce, au corps souple et doux comme la soie, je compte bien vous donner des preuves passionnées de l’immense amour que j’éprouve pour vous ».

Et sur ces mots, Orlando étreignit Aurore avec une fougue ardente. Aurore se donna à lui, s’ouvrant comme une rose de mai et tous deux explorèrent à nouveau les doux chemins de la tendresse.

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