dimanche 18 septembre 2022

Bruno, le peintre de l'amour

 

Bruno, le peintre de l’amour


Bruno aimait peindre les paysages, les oiseaux et les femmes.

Il pensa qu’il avait trouvé une source d’inspiration miraculeuse par le biais de Juliette.

Il déclara aux deux femmes qu’il avait l’intention d’installer un chevalet sur les rives de l’étang où ils s’étaient rencontrés.

«  Venez me rejoindre dans l’après-midi et avec votre permission, je vous peindrai en espérant tirer profit de votre exceptionnelle beauté.

Il me faudra d’ailleurs explorer le thème de l’alouette, de la légende et de votre profil lié à l’oiseau de l’amour pour que naisse de mes pinceaux une fresque aussi belle que La mort de Sardanapale ».

Les deux inséparables acceptèrent l’offre de l’artiste avec enthousiasme et Juliette précisa qu’elles le rejoindraient à midi pour piqueniquer.

«  Nous apporterons une mallette pleine de douceurs. Mais je vous préviens, cher Bruno précisa-t-elle, il n’y aura pas de pâté d’alouette ou de plat évoquant la mise à mort de cet oiseau si gracieux et poétique ».

Tandis que Bruno se concentrait pour peindre des cygnes, des oies sauvages évoluant dans un milieu aquatique et azuré, les jeunes femmes s’ingéniaient à préparer des bouchées gourmandes à base de fromage et de plantes potagères telles que l’oseille, la sauge ou l’estragon.

Des tranches de saumon fumé constituaient le plat principal.

Juliette avait préparé du pain d’épices et un cake moelleux à l’orange et à l’angélique la veille.

Toutes ces gourmandises furent savamment emballées et placées dans la mallette destinée au piquenique.

Anémone avait brodé du linge de table, les motifs reproduisant le vol de l’alouette avec un art consommé.

Un jeune ânon chargé du linge, de victuailles et de de la boisson accompagna les deux jeunes femmes qui partirent vers l’étang d’un pas léger.

Mais en arrivant sur la rive principale de l’étang, elles eurent la mauvaise surprise de ne voir personne.

Pas l’ombre d’un pinceau !

Juliette attacha l’ânon à un arbre et fit le tour de la nappe d’eau tandis qu’Anémone regardait de près l’herbe et les fleurs afin de trouver un indice.

C’est dans une roselière qu’elle découvrit une esquisse, celle d’une femme aux formes serpentines, aux yeux émeraude lançant des éclairs.

«  La Vouivre, s’exclama-t-elle, il a été enlevé par la Vouivre » !

Elle fit part de ses soupçons à Juliette qui était revenue bredouille de son tour d’étang.

Face à cette redoutable créature, la Vouivre, les deux femmes se sentirent impuissantes.

«  Mangeons, dit Juliette, lorsque nous aurons pris des forces, nous établirons un plan de combat pour sauver notre ami.

Qu’il en soit ainsi, chère Juliette » et les deux inséparables, plus liées que jamais par cette épreuve, mangèrent consciencieusement puis reprirent le chemin menant à la demeure de Juliette pour étudier les points faibles de la Vouivre afin de délivrer celui dont elles se sentaient désormais responsables.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire