dimanche 11 septembre 2022

Lancelot et Guenièvre du faubourg

 

Lancelot et Guenièvre du faubourg


«  Oyez, oyez, bonnes gens, la romance de Lancelot et Guenièvre du faubourg. Ils s’en allaient, main dans la main, sur les pavés de la haute ville, guettant les malfaiteurs pour les mettre hors d’état de nuire.

Ils étaient aussi à la recherche du graal des temps nouveaux, le ciboire sacré contenant le sang du Christ, espérant que sa découverte mettrait fin à toutes les guerres qui sévissaient dans le monde en jetant des fleurs de feu.

Lancelot et Guenièvre s’aimaient passionnément et parfois, dans les ruelles sombres où nul ne pouvait les voir, ils s’étreignaient furtivement, leurs âmes réunies en un calice bleu.

L’amour est notre guide disait Lancelot à Guenièvre et leur quête du bonheur universel blondissait les pavés de la ville, les reliant à la voûte céleste, sous le regard bienveillant du seigneur des cieux.

Mais un jour, les amants merveilleux durent affronter une épreuve : un esprit diabolique s’en prenait aux orphelins, les coupant de leurs origines pour en faire des pickpockets ou des lanceurs d’alerte.

L’ennemi était insaisissable car il avait mille et un visages.

Guenièvre était brave mais lucide c’est pourquoi elle dit à Lancelot qu’il était temps de recréer le monde de la chevalerie et de réunir les chevaliers de la Table Ronde pour affronter et vaincre les forces du mal ».

L’artiste s’interrompait à cet instant afin de trouver un nouveau souffle et chacun éprouvait le besoin de boire une tasse de thé et de croquer les délicieuses pâtisseries de Marguerite.

 Un jour, un jeune homme attendit que le salon se vide pour parler au trio de propriétaires, gérant et artiste.

«  Si vous le souhaitez, je serai votre Galaad. Je m’engage formellement à partir à la recherche du Saint Graal car il est grand temps que le spectre de la guerre associé à celui de la famine disparaisse de notre monde en péril ».

Le jeune homme, prénommé Gabriel, était professeur de lettres classiques. Il éprouvait une vive passion pour la littérature du Moyen-Age et rêvait de jouer un rôle analogue à celui de Tristan ou de Galaad.

«  Soit ! Va pour Galaad » dit Guenièvre en souriant et en guise d’adoubement, elle proposa que l’on célèbre l’adhésion de ce chevalier de justice à l’issue d’un repas solennel.

Ainsi fut fait.

Le salon ferma ses portes le jour de la consécration.

Marguerite et Guenièvre s’étaient surpassées en confectionnant un couscous royal.

Guenièvre avait étudié l’art de la joaillerie c’est pourquoi elle réalisa une couronne de roses dorées pour le nouvel adhérent.

Elle promit à Lancelot de lui offrir un semblable bijou en utilisant des lys royaux.

«  Et pour vous, mesdames, quel sera le présent » ? demanda Lancelot en souriant.

Marguerite et moi n’avons pas besoin de signe distinctif car vous êtes notre parure rétorqua Guenièvre » et les quatre amis se sentirent liés par la noblesse de leur tâche, la défense des faibles et des opprimés !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire