jeudi 15 septembre 2022

Un grand vent de fraîcheur

 

Un grand vent de fraîcheur


On dut ajouter des tables et des bancs pour la venue d’un groupe de bretons qui entra dans le salon devenu restaurant au son de la bombarde et du biniou.

Des danseurs costumés, les dames arborant la coiffe de Fouesnant, mirent une ambiance de feu tandis que l’on s’activait dans les cuisines pour préparer des galettes, des crêpes et mettre le kig ha fars à mijoter.

Pierrick était le chanteur du groupe et il interpréta de grands airs traditionnels, d’Alan Stivell au folklore en langue celtique.

Des toreros avaient tenu à être présents et ils étaient venus, vêtus à la sévillane. Leurs amies déclenchèrent un vent de fleurs dans la pièce ensoleillée par leur éclatante beauté.

Des serveurs en costume breton apportèrent les plats et les boissons à la demande et ce fut un moment grandiose de partage et de communion.

Dona Felicia se montra au dessert et tous vécurent des instants paradisiaques.

La soirée se termina à l’orgue de barbarie par la complainte des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Mario fit jaillir des larmes de tendresse et de bonheur.

Quant à Geneviève, elle improvisa une danse gitane qui fit exploser les cœurs.

Dona Felicia, les toreros et leurs magnifiques compagnes se déclarèrent enchantés par ce creuset des cultures, des danses et des chants.

Le groupe breton exécuta une dernière danse et partit dans une envolée de coiffes, de dentelles et de chapeaux à rubans.

Avant de s’éclipser avec son groupe, Pierrick promit de revenir.

«  C’était un enchantement lui dit Marguerite et je raffole de votre cuisine ».

Les toreros s’attardèrent car l’un d’eux avait le béguin pour Geneviève. On croyait voir battre son cœur sous son boléro. Sa compagne le quitta brusquement en faisant claquer son éventail.

Mario lui proposa galamment de la raccompagner et il insista en lui affirmant que les rues n’étaient pas sûres la nuit.

Marguerite approuva cette initiative et convainquit la jeune femme en lui rapportant que l’on trouvait des victimes chaque jour.

Des hommes peuvent être mauvais lorsqu’ils ont bu trop d’alcool précisa-t-elle et Marina, la jeune femme déçue, accepta le bras de Mario.

Tous deux quittèrent le salon d’un pas dansant et l’on remarqua qu’ils formaient un très beau couple.

Le torero amoureux de Geneviève se nommait Oscar de La Vega et il officiait à cheval dans des corridas portugaises.

«  Soyez ma dame d’amour et je déposerai à vos pieds des couronnes dorées et des fleurs paradisiaques. Vos désirs seront exécutés à la seconde où vous les exprimerez. Mon cœur bat la chamade depuis l’instant où je vous ai vue et peu s’en faut que je n’aie une syncope au moment où je vous parle ».

Geneviève ne voulut pas chagriner cet artiste de l’absolu et elle accepta de le rejoindre le lendemain dans la Pena que ses admirateurs animaient en pleine ville.

Ainsi s’acheva la belle soirée qui réunit de nombreux acteurs de la tradition européenne.

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