dimanche 15 novembre 2020

La vallée des rossignols

 



Dans la vallée des rossignols, fauvettes et mésanges se croisent en un menuet auquel se joignent rouge-gorge et oiseaux du paradis.

Maître Corbeau, sa baguette sous l’aile, dirige un orchestre de merles où brille une alouette soprano.

Lutins, fées et korrigans dansent dans la clairière en prenant garde de ne pas froisser les plumes des oiseaux qui entament à présent un quadrille dans l’attente de la reine des roses qui doit venir offrir à tous les chanteurs et les danseurs le nec plus ultra de la beauté et du parfum.

Le jasmin, le gardénia et l’œillet entrent dans la danse et lorsque le prince Muguet apparut, dans toute la splendeur de ses clochettes délicates et odorantes, les violettes se haussèrent sur la pointe de leurs tiges pour être remarquées et les fleurs du myosotis prièrent pour qu’on ne les oublie pas.

Mais voici qu’une petite fille apparut à l’orée de la forêt et ce fut un sauve-qui-peut général car chacun  redoutait d’être piétiné.

Ce serait par mégarde certes mais n’est pas Alice au pays des Merveilles qui veut ou Boucle d’or.

La petite fille, Alexia, s’assied dans l’herbe et tente de faire des bouquets mais le prince Muguet s’interpose farouchement.

Il agite ses clochettes de manière belliqueuse et ordonne :

«  Ne fais pas de mal aux fleurs, petite fille ! En les cueillant, tu les tues ! Respire doucement leur parfum et dessine-les ! Plus tard, tu apprendras à les broder ou à écrire des poèmes pour magnifier leur splendeur ».

Ensuite, ces phrases impérieuses prononcées, le prince Muguet s’en fut en agitant ses clochettes majestueusement.

Docile, Alexia se mit en devoir de dessiner le tapis de fleurs qui s’offrait à elle, dans toute sa fragile beauté.

Alors les rossignols se mirent à chanter !

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