samedi 14 novembre 2020

Le livre des merveilles

 



Le livre des merveilles s’ouvre comme un livret d’opéra à la page amour et se poursuit, de rêve en rêve, comme une fabuleuse symphonie.

Cette symphonie inachevée court au fil des rivières, devient un immense radeau qui flotte au milieu des nénuphars et des lotus et s’arrête chez le tisserand des nuages qui s’étirent pour devenir une tapisserie de haute lice, digne de la Dame à la licorne en son jardin d’amour.

Le livre des merveilles ne se termine jamais.

S’ouvrant sur une page consacrée à l’amour, le livre se réécrit à la manière du voile de Pénélope, toujours à l’ouvrage et jamais achevé car Pénélope cultivait le souvenir d’amour avec son époux comme la plus belle des roses qui jamais ne s’effeuille et jamais ne se fane.

Le livre des merveilles ressemble à celui qu’écrivit Marco Polo, dans sa prison, au lendemain de son séjour en Chine qui bouleversa sa vie.

Poudre à canon, billets de banque, jardins merveilleux évoqués dans son livre parurent si extravagants qu’on eut de la peine à le croire dans sa Venise natale.

Et pourtant tout était vrai et authentique !

La soie et la faïence venues de Chine opèrent sur mon cœur à la manière d’une mélodie s’échappant de la théière parfumée de jasmin et je rêve à l’infini en feuilletant ce livre qui jamais ne se termine et recueille, page après page, les roses séchées de ma mémoire pour y refleurir, plus belles que jamais !

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