Dans une île lointaine gardée par des dragons vivait un prince dont le cœur d’améthyste rayonnait en imposant sa douceur violine.
Pressé par son entourage de conquérir une princesse qui assurerait sa descendance, le prince Valentin affréta son plus beau voilier, l’équipa et le dota de provisions et de richesses avant de faire larguer les voiles et de fendre les flots pour tenter l’aventure.
Au cours de son voyage, il visita de nombreux royaumes, fut reçu avec magnificence et offrit en retour de la vaisselle fine, des tapis persans et des bijoux en remerciement de l’hospitalité dispensée.
Cependant aucune princesse ne lui parut digne de son cœur qui battait au rythme de ses sensations.
Il commençait à désespérer quand l’homme de vigie annonça une île en forme de cœur.
Intrigué, il fit mettre la chaloupe à la mer et débarqua sur le rivage où les oiseaux, les coquillages et parfois une sirène se disputaient la primauté.
Le prince ordonna la création d’un feu de joie à l’aide de branches sèches collectées dans un petit bois.
Son escorte et lui-même dégustèrent de délicieux coquillages cuits à même la braise et se régalèrent de fruits cueillis dans l’île.
« Serait-ce une île déserte se demanda Valentin ; en ce cas, il serait peut-être inutile que je prolonge mon séjour » et il allait faire mettre la chaloupe à la mer quand un oiseau bleu se percha sur son épaule et lui murmura ce qu’il prit pour des promesses d’amour.
« Soit, bel oiseau, tu as gagné mon cœur. Explorons ton royaume ».
Le prince et son escorte s’enfoncèrent dans le petit bois et au sortir, découvrirent un ravissant palais de marbre couvert d’améthystes.
Ce symbole lui alla droit au cœur qui se mit à vibrer de manière éloquente.
La porte de quartz rose s’ouvrit et l’intérieur du palais dévoila sa magnificence.
Valentin et ses compagnons découvrirent un univers fascinant où les pierreries étaient omniprésentes.
Un serviteur les invita à prendre place à la grande table où un service de porcelaine était dressé.
Des jeunes filles stylées leur rafraîchirent les mains à l’eau de rose puis la ronde des mets délicats commença.
Flûtes de champagne, eau pétillante en carafe et vins renommés soulignèrent la subtilité des plats variés et conformes aux goûts des îliens. Jambalaya à la créole, poulets rôtis aux fèves, bouillons parfumés, assiettes composées et desserts gourmands , pasteis de nata, bavarois aux fruits et tartes aux amandes et aux pralines roses ravirent les convives.
Lorsque le repas toucha à sa fin, la maîtresse de maison apparut et sa seule vue fascina la tablée.
Elle avait l’allure d’une amazone. Drapée dans une longue robe blanche laissant apparaitre ses bras nus ornés de bracelets d’argent, elle avait libéré ses cheveux qui cascadaient sur ses hanches épanouies.
« Comme vous êtes belle » s’exclama Valentin et il lui présenta une pierre d’améthyste qu’il réservait à l’élue de son cœur.
« Point n’est besoin de bijoux pour me séduire dit l’apparition céleste. On me nomme Daphné comme la nymphe qui se métamorphosa en laurier pour échapper aux avances du dieu Apollon. Néanmoins, je ne tenterai pas de fuir si vous me faites un brin de cour, beau prince » dit-elle.
Sur ce, elle se retira après avoir ordonné à son personnel de loger le prince et son escorte.
Dans une belle chambre décorée de fleurs stylisées et de scènes familières, le prince se mit à rêver.
Une écritoire précieuse s’offrait à lui ; il s’en saisit pour composer une ode destinée à sa dame de cœur puis, sa tâche achevée, il prit un bain et se mit au lit en rêvant que la belle Daphné répondait aux caresses de mots qu’il avait entrelacés comme des cœurs vibrant d’amour.
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