Dame Pluie se corseta d’éclairs, ajusta sa robe de taffetas bleu nuit et partit sur les chemins à la recherche du printemps.
Ce n’était que désolation dans la lande foulée par ses sabots d’argent.
Près de la fontaine de Barenton, elle fit la connaissance du chevalier de Ponthus. Environné de flammèches rougeâtres, il était prêt à en découdre avec un malandrin venu s’emparer des trésors de Brocéliande.
Interdit face à la beauté désarmante de Dame Pluie, il fit volte-face et partit réconforter sa dame d’amour, Dame Laudine qui l’attendait dans leur château.
Demeurée seule, Dame Pluie plongea sa main dans l’eau bouillonnante de la fontaine, fit un vœu et le miracle se produisit : une myriade de fleurs émailla le sous-bois.
La fée Viviane apparut et donna vie aux fleurs qui devinrent autant de dryades aux longs cheveux ornés d’églantines printanières.
Se sentant de trop, Dame Pluie rassembla ses jupons et regagna l’arc-en-ciel de son royaume.
Après le départ de la dame, le soleil fit étinceler ses rayons de soleil qui réchauffèrent la terre gorgée d’eau.
Biches, lapins, écureuils, mésanges et roitelets proclamèrent la fête du printemps.
L’orage destructeur s’étant dissipé, la vie reprit son cours et l’on ne retint de Dame Pluie que sa tournure charmante, tournoyant sur les cœurs comme l’oriflamme de l’amour.
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